Différences entre les versions de « George Orwell »
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« Ils ne se révolteront que lorsqu'ils seront devenus conscients et ils ne pourront devenir conscients qu'après s'être révoltés. » | « Ils ne se révolteront que lorsqu'ils seront devenus conscients et ils ne pourront devenir conscients qu'après s'être révoltés. » |
Version du 11 janvier 2018 à 17:24
Citationes
"Every record has been destroyed or falsified, every book rewritten, every picture has been repainted, every statue and street building has been renamed, every date has been altered. And that process is continuing day by day and minute by minute. History has stopped. Nothing exists except an endless present in which the Party is always right."
- George Orwell, 1984 (1949), Chapter 5
- « Tous les documents ont été détruits ou falsifiés, tous les livres récrits, tous les tableaux repeints. Toutes les statues, les rues, les édifices, ont changé de nom, toutes les dates ont été modifiées. Et le processus continue tous les jours, à chaque minute. L’histoire s’est arrêtée. Rien n’existe qu’un présent éternel dans lequel le Parti a toujours raison. »
- — George Orwell, 1984 (1949), trad. Amélie Audiberti, éd. Gallimard, coll. « Folio », 2001 (ISBN 9782070368228), p. 221
« Le télécran recevait et transmettait simultanément. Il captait tous les sons émis par Winston au-dessus d’un chuchotement très bas. De plus, tant que Winston demeurait dans le champ de vision de la plaque de métal, il pouvait être vu aussi bien qu’entendu. Naturellement, il n’y avait pas moyen de savoir si, à un moment donné, on était surveillé. Combien de fois, et suivant quel plan, la Police de la Pensée se branchait-elle sur une ligne individuelle quelconque, personne ne pouvait le savoir. On pouvait même imaginer qu’elle surveillait tout le monde, constamment. Mais de toute façon, elle pouvait mettre une prise sur votre ligne chaque fois qu’elle le désirait. On devait vivre, on vivait, car l’habitude devient instinct, en admettant que tout son émis était entendu et que, sauf dans l’obscurité, tout mouvement était perçu. »
« Ils ne se révolteront que lorsqu'ils seront devenus conscients et ils ne pourront devenir conscients qu'après s'être révoltés. »
« Si tous les autres acceptaient le mensonge imposée par le Parti — si tous les rapports racontaient la même chose —, le mensonge passait dans l'histoire et devenait vérité. "Celui qui a le contrôle du passé, disait le slogan du Parti, a le contrôle du futur. Celui qui a le contrôle du présent a le contrôle du passé." »
"All animals are equal, but some animals are more equal than others."
- George Orwell, Animal Farm (1945)
- « Tous les animaux sont égaux mais certains sont plus égaux que d'autres. »
- — George Orwell, La Ferme des animaux (1945), trad. Jean Quéval, éd. Gallimard, coll. « Folio », 1984 (ISBN 9782070375165), chap. 10, p. 144
"’Don’t you see that the whole aim of Newspeak is to narrow the range of thought? In the end we shall make thoughtcrime literally impossible, because there will be no words in which to express it. Every concept that can ever be needed, will be expressed by exactly one word, with its meaning rigidly defined and all its subsidiary meanings rubbed out and forgotten. [...] the process will still be continuing long after you and I are dead. Every year fewer and fewer words, and the range of consciousness always a little smaller. Even now, of course, there’s no reason or excuse for committing thoughtcrime. It’s merely a question of self-discipline, reality-control. But in the end there won’t be any need even for that. The Revolution will be complete when the language is perfect. [...] By 2050 earlier, probably — all real knowledge of Oldspeak will have disappeared. The whole literature of the past will have been destroyed. Chaucer, Shakespeare, Milton, Byron — they’ll exist only in Newspeak versions, not merely changed into something different, but actually changed into something contradictory of what they used to be. Even the literature of the Party will change. Even the slogans will change. How could you have a slogan like ”freedom is slavery” when the concept of freedom has been abolished? [...] In fact there will be no thought, as we understand it now. Orthodoxy means not thinking — not needing to think. Orthodoxy is unconsciousness.’"
- George Orwell, 1984 (1949), Chapter 5
- « "Ne voyez-vous pas que le véritable but du novlangue est de restreindre les limites de la pensée ? À la fin, nous rendrons littéralement impossible le crime par la pensée car il n’y aura plus de mots pour l’exprimer. Tous les concepts nécessaires seront exprimés chacun exactement par un seul mot dont le sens sera délimité. Toutes les significations subsidiaires seront supprimées et oubliées. [...] le processus continuera encore longtemps après que vous et moi nous serons morts. Chaque année, de moins en moins de mots, et le champ de la conscience de plus en plus restreint. Il n’y a plus, dès maintenant, c’est certain, d’excuse ou de raison au crime par la pensée. C’est simplement une question de discipline personnelle, de maîtrise de soi-même. Mais même cette discipline sera inutile en fin de compte. La Révolution sera complète quand le langage sera parfait. [...] Vers 2050, plus tôt probablement, toute connaissance de l’ancienne langue aura disparu. Toute la littérature du passé aura été détruite. Chaucer, Shakespeare, Milton, Byron n’existeront plus qu’en versions novlangue. Ils ne seront pas changés simplement en quelque chose de différent, ils seront changés en quelque chose qui sera le contraire de ce qu’ils étaient jusque-là. Même la littérature du Parti changera. Même les slogans changeront. Comment pourrait-il y avoir une devise comme « La liberté c’est l’esclavage » alors que le concept même de la liberté aura été aboli ? [...] En fait, il n’y aura pas de pensée telle que nous la comprenons maintenant. Orthodoxie signifie non-pensant, qui n’a pas besoin de pensée, l’orthodoxie, c’est l’inconscience." »
- — George Orwell, 1984 (1949), trad. Amélie Audiberti, éd. Gallimard, coll. « Folio », 2001 (ISBN 9782070368228), p. 79-81
« [J]e vendais quelques effets personnels, que je sortais discrètement de l’hôtel, enveloppés dans de petits paquets, et que je portais à un fripier de la rue de la Montagne Sainte-Geneviève. L’homme était un Juif aux cheveux roux, un homme extraordinairement désagréable, qui entrait parfois dans de violentes colères à la seule à la seule vue d’un client comme si celui-ci l’insultait en pénétrant dans son échoppe. « Merde ! s’écriait-il. Encore vous ? Vous me prenez pour qui ? Pour le fourneau économique ? » Et il offrait des prix dérisoires. Pour un chapeau que j’avais payé vingt-cinq shillings et à peine porté, il m’accorda cinq francs. Pour une bonne paire de chaussures, cinq francs encore. Pour des chemises, un franc la pièce. Il préférait échanger qu’acheter et avait mis au point un truc qui consistait à vous fourrer entre les mains un quelconque article sans valeur et à faire ensuite comme si vous aviez accepté l’objet en paiement. Je l’ai vu un jour prendre un très bon par-dessus à une vieille femme, lui coller dans la main deux boules de billard et la pousser vivement vers la porte sans lui laisser le temps de protester. C’eût été un véritable plaisir que d’aplatir le nez de ce Juif – pour quelqu’un, en tout cas, qui se fût trouvé en situation de le faire. »
- George Orwell, Dans la dèche à Paris et à Londres, trad. Michel Pétris, p. 25
Certains jours, Boris paraissait avoir touché le fond. Il restait avachi dans son lit, refoulant les sanglots qui lui montaient à la gorge pour vouer aux cent mille diables le Juif dont il partageait la chambre. Depuis quelque temps, ce Juif se faisait prier pour verser les deux francs quotidiens et, pire, affichait un air protecteur de plus en plus intolérable. À en croire Boris, un Anglais comme moi ne pouvait pas concevoir le supplice que cela représentait pour un Russe de bonne famille de se trouver à la merci d’un Juif.
« Un Juif, mon ami, un véritable Juif ! Et qui n’a même pas la pudeur de se voiler la face ! Quand je pense que moi, ancien capitaine du tsar... T’ai-je dit, mon ami, que j’étais capitaine au 2e tirailleurs sibériens ? Oui, capitaine, et mon père était colonel. Et voilà où j’en suis, à manger le pain d’un Juif-Un Juif... Je vais te dire comment sont les Juifs. Un jour – c’était dans les premiers mois de la guerre, nous étions en campagne – nous nous arrêtons dans un village pour y passer la nuit. Un Juif horrible, un vieux Juif avec une barbe rousse de Judas Iscariote arrive à se faufiler jusqu’à mon cantonnement. Je lui demande ce qu’il veut.
— Excellence, me dit-il, je vous ai amené une jeune fille, une très belle jeune fille, pas plus de dix-sept ans.
— Merci, je lui réponds, je n’ai pas envie d’attraper des maladies.
— Des maladies ! s’écrie le Juif. Mais monsieur le capitaine, vous n’avez aucune crainte à avoir, c’est ma propre fille ! Voilà le caractère juif.
T’ai-je déjà dit, mon ami, que dans l’armée du tsar il était très mal vu de cracher sur un Juif ? Car l’on considérait que la salive d’un officier russe était chose trop précieuse pour être gaspillée sur cette race... », etc.
- George Orwell, Dans la dèche à Paris et à Londres, trad. Michel Pétris, p. 59
"England is perhaps the only great country whose intellectuals are ashamed of their own nationality. In left-wing circles it is always felt that there is something slightly disgraceful in being an Englishman and that it is a duty to snigger at every English institution, from horse racing to suet puddings. It is a strange fact, but it is unquestionably true that almost any English intellectual would feel more ashamed of standing to attention during God save the King than of stealing from a poor box."
- George Orwell, The Lion and the Unicorn (1941), Part I : England Your England
"It is obvious that the period of free capitalism is coming to an end and that one country after another is adopting a centralized economy that one can call Socialism or state capitalism according as one prefers. With that the economic liberty of the individual, and to a great extent his liberty to do what he likes, to choose his own work, to move to and fro across the surface of the earth, comes to an end. Now, till recently the implications of this were not foreseen. It was never fully realized that the disappearance of economic liberty would have any effect on intellectual liberty. Socialism was usually thought of as a sort of moralized liberalism. The state would take charge of your economic life and set you free from the fear of poverty, unemployment and so forth, but it would have no need to interfere with your private intellectual life.
Now, on the existing evidence, one must admit that these ideas have been falsified."
- George Orwell, Literature and Totalitarianism (1941)
- « Il est évident que l'âge du libre capitalisme touche à sa fin et qu'un pays après l'autre est en train d'adopter une économie centralisée que l'on peut appeler socialisme ou capitalisme d'État, comme on veut. Dans ce système, la liberté économique de l'individu et dans une large mesure sa liberté tout court - liberté d'agir, de choisir son travail, de circuler - disparaissent. ce n'est que tout récemment que l'on a commencé à entrevoir les implications de ce phénomène. Précédemment on n'avait jamais imaginé que la disparition de la liberté économique pourrait affecter la liberté intellectuelle. On pensait d'ordinaire que le socialisme était une sorte de libéralisme augmenté d'une morale. L'État allait prendre votre vie économique en charge et vous libérerait de la crainte de la pauvreté, du chômage, etc, mais il n'aurait nul besoin de s'immiscer dans votre vie intellectuelle privée.
- Maintenant la preuve a été faite que ces vues étaient fausses. »
- George Orwell, Literature and Totalitarianism (1941)
"So much of left-wing thought is a kind of playing with fire by people who don't even know that fire is hot."
- George Orwell, Inside the Whale (1940)
"[...] the present political chaos is connected with the decay of language."
- George Orwell, Politics and the English Language (1946)