Différences entre les versions de « Nicolas Berdiaev »
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*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Berdiaev Nicolas Berdiaev], ''De l'inégalité'' (1918-1923), trad. Anne et Constantin Andronikof, éd. L'Âge d'Homme, coll. Sophia, 2008 (ISBN 9782825138601), p. 30 | *[http://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Berdiaev Nicolas Berdiaev], ''De l'inégalité'' (1918-1923), trad. Anne et Constantin Andronikof, éd. L'Âge d'Homme, coll. Sophia, 2008 (ISBN 9782825138601), p. 30 | ||
− | « Jean-Jacques Rousseau, l'un de vos maîtres, a inventé la théorie absurde du contrat social. Il l'avait fondée sur une conception optimiste et candide de l’homme naturellement bon et sans péché, hypothèse exactement contraire à tout ce qu’enseignent tant la religion que la science. Toutes les unités organiques y étaient décomposées, la société humaine y était atomisée, et la reconstitution de la société et de l’État était fonction d’une somme mécanique des atomes. Bien plus : l’homme même, cessant d’être une individualité organique, originale et à la destinée unique, devenait un atome. Ainsi l’on fait d’abord dépendre l’État de l’arbitraire de l’homme, puis l’on fait dépendre l’homme de celui de l’État. Il y a là une contradiction dévastatrice. L’identification de l’État et de la société qu’affirme la théorie du contrat social et de la souveraineté du peuple conduit à un despotisme total. » | + | « Jean-Jacques Rousseau, l'un de vos maîtres, a inventé la théorie absurde du contrat social. Il l'avait fondée sur une conception optimiste et candide de l’homme naturellement bon et sans péché, hypothèse exactement contraire à tout ce qu’enseignent tant la religion que la science. Toutes les unités organiques y étaient décomposées, la société humaine y était atomisée, et la reconstitution de la société et de l’État était fonction d’une somme mécanique des atomes. Bien plus : '''l’homme même, cessant d’être une individualité organique, originale et à la destinée unique, devenait un atome. Ainsi l’on fait d’abord dépendre l’État de l’arbitraire de l’homme, puis l’on fait dépendre l’homme de celui de l’État. Il y a là une contradiction dévastatrice. L’identification de l’État et de la société qu’affirme la théorie du contrat social et de la souveraineté du peuple conduit à un despotisme total.''' » |
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Berdiaev Nicolas Berdiaev], ''De l'inégalité'' (1918-1923), trad. Anne et Constantin Andronikof, éd. L'Âge d'Homme, coll. Sophia, 2008 (ISBN 9782825138601), p. 60 | *[http://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Berdiaev Nicolas Berdiaev], ''De l'inégalité'' (1918-1923), trad. Anne et Constantin Andronikof, éd. L'Âge d'Homme, coll. Sophia, 2008 (ISBN 9782825138601), p. 60 | ||
Version du 22 juillet 2016 à 21:53
Conservatism
« [...] la destruction de tout hiérarchisme est aussi celle de la personne, car celle-ci est liée à celui-là. Seule la hiérarchie permet des individualités de qualités diverses. »
- Nicolas Berdiaev, De l'inégalité (1918-1923), trad. Anne et Constantin Andronikof, éd. L'Âge d'Homme, coll. Sophia, 2008 (ISBN 9782825138601), p. 28
Socialism
« Les expériences d'un paradis sur la terre ont toujours abouti à un enfer [...]. »
- Nicolas Berdiaev, De l'inégalité (1918-1923), trad. Anne et Constantin Andronikof, éd. L'Âge d'Homme, coll. Sophia, 2008 (ISBN 9782825138601), p. 30
« Jean-Jacques Rousseau, l'un de vos maîtres, a inventé la théorie absurde du contrat social. Il l'avait fondée sur une conception optimiste et candide de l’homme naturellement bon et sans péché, hypothèse exactement contraire à tout ce qu’enseignent tant la religion que la science. Toutes les unités organiques y étaient décomposées, la société humaine y était atomisée, et la reconstitution de la société et de l’État était fonction d’une somme mécanique des atomes. Bien plus : l’homme même, cessant d’être une individualité organique, originale et à la destinée unique, devenait un atome. Ainsi l’on fait d’abord dépendre l’État de l’arbitraire de l’homme, puis l’on fait dépendre l’homme de celui de l’État. Il y a là une contradiction dévastatrice. L’identification de l’État et de la société qu’affirme la théorie du contrat social et de la souveraineté du peuple conduit à un despotisme total. »
- Nicolas Berdiaev, De l'inégalité (1918-1923), trad. Anne et Constantin Andronikof, éd. L'Âge d'Homme, coll. Sophia, 2008 (ISBN 9782825138601), p. 60
« Le socialisme est bourgeois jusque dans sa profondeur et il ne s’élève jamais au-dessus du sentiment ni des idéaux bourgeois de l’existence. Il veut seulement que l’esprit bourgeois soit étendu à tous, qu’il devienne universel et fixé dans les siècles des siècles […] »
- Nicolas Berdiaev, De l'inégalité (1918-1923), trad. Anne et Constantin Andronikof, éd. L'Âge d'Homme, coll. Sophia, 2008 (ISBN 9782825138601), p. 150
« L’histoire n’est pas encore terminée. Son dynamisme ne faiblit point, il se renforce. Le monde ne se rapproche pas de la prospérité ici-bas, du paradis sur terre, de l’idylle de la paix éternelle. Tout nous force à penser que le monde va vers un conflit terrible, vers des heurts toujours recommencés des forces historiques, vers de nouvelles épreuves de la virilité de l’esprit, de sa trempe chevaleresque. La surface de la planète n’est pas encore organisée. Bien des problèmes historiques attendent leur solution. Il est impossible de résoudre pacifiquement la question de l’Orient. Et vous, vous voudriez rendre les peuples intérieurement impuissants à la veille d’une lutte sans merci, alors que les forces de leur esprit vont être soumises à de terribles épreuves. La négation démocratique et socialiste de la guerre est un désarmement très astucieux des peuples chrétiens et des vieilles armées, afin de former la nouvelle armées internationale du royaume terrestre. L’esprit socialiste de l’internationalisme supplante l’esprit chrétien d’universalité. Le christianisme désire lui aussi la paix dans le monde entier et la fraternité des peuples. Il veut néanmoins que ce soit une paix authentique, intérieure, et une fraternité véritable. Dans son monde et au sein de sa fraternité véritable, le mal sera vaincu. Dans les vôtres, le mal reste à jamais invaincu. Votre pacifisme est une négation du mal, la volonté de l’ignorer et de s’en accommoder comme s’il n’existait pas. Aussi n’atteindrez-vous jamais ni la fraternité mondiale ni la paix éternelle. Et votre pacifisme détruit définitivement les principes chevaleresques, ceux de la lutte active et virile contre le mal. »
- Nicolas Berdiaev, De l'inégalité (1918-1923), trad. Anne et Constantin Andronikof, éd. L'Âge d'Homme, coll. Sophia, 2008 (ISBN 9782825138601), p. 195