Différences entre les versions de « Jean-Jacques Rousseau »
Ligne 2 : | Ligne 2 : | ||
« Je conçois dans l'Espèce humaine deux sortes d'inégalités ; l'une que j'appelle naturelle ou physique, parce qu'elle est établie par la nature, et qui consiste dans la différence des âges, de la santé, des forces du Corps, des qualités de l'Esprit ou de l'Âme ; l'autre qu'on peut appeler inégalité morale, ou politique, parce qu'elle dépend d'une sorte de convention, et qu'elle est établie ou du moins autorisée par le consentement des hommes. Celle-ci consiste dans les différents privilèges dont quelques uns jouissent, au préjudice des autres, comme d'être plus riches, plus honorés, plus puissants qu'eux, ou même de s'en faire obéir. » | « Je conçois dans l'Espèce humaine deux sortes d'inégalités ; l'une que j'appelle naturelle ou physique, parce qu'elle est établie par la nature, et qui consiste dans la différence des âges, de la santé, des forces du Corps, des qualités de l'Esprit ou de l'Âme ; l'autre qu'on peut appeler inégalité morale, ou politique, parce qu'elle dépend d'une sorte de convention, et qu'elle est établie ou du moins autorisée par le consentement des hommes. Celle-ci consiste dans les différents privilèges dont quelques uns jouissent, au préjudice des autres, comme d'être plus riches, plus honorés, plus puissants qu'eux, ou même de s'en faire obéir. » | ||
− | |||
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Jacques_Rousseau Jean-Jacques Rousseau], ''Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes'' | *[http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Jacques_Rousseau Jean-Jacques Rousseau], ''Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes'' | ||
Ligne 8 : | Ligne 7 : | ||
« Le cœur de l'homme est son paradis ou son enfer. » | « Le cœur de l'homme est son paradis ou son enfer. » | ||
− | |||
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Jacques_Rousseau Jean-Jacques Rousseau] | *[http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Jacques_Rousseau Jean-Jacques Rousseau] | ||
Ligne 14 : | Ligne 12 : | ||
« Celui qui n'a rien désire peu de choses ; celui qui ne commande à personne a peu d'ambition. Mais le superflu éveille la convoitise : plus on obtient, plus on désire. » | « Celui qui n'a rien désire peu de choses ; celui qui ne commande à personne a peu d'ambition. Mais le superflu éveille la convoitise : plus on obtient, plus on désire. » | ||
− | |||
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Jacques_Rousseau Jean-Jacques Rousseau], ''Que l'état de guerre naît de l'état social'' | *[http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Jacques_Rousseau Jean-Jacques Rousseau], ''Que l'état de guerre naît de l'état social'' | ||
Ligne 20 : | Ligne 17 : | ||
« Renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme. » | « Renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme. » | ||
− | |||
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Jacques_Rousseau Jean-Jacques Rousseau], ''Du Contrat Social'' | *[http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Jacques_Rousseau Jean-Jacques Rousseau], ''Du Contrat Social'' | ||
« Il n’y a point d’assujettissement si parfait que celui qui garde l’apparence de la liberté. » | « Il n’y a point d’assujettissement si parfait que celui qui garde l’apparence de la liberté. » | ||
− | |||
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Jacques_Rousseau Jean-Jacques Rousseau], ''Émile, ou De l'éducation'' | *[http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Jacques_Rousseau Jean-Jacques Rousseau], ''Émile, ou De l'éducation'' | ||
Ligne 30 : | Ligne 25 : | ||
« L'homme est naturellement bon et c'est la société qui le déprave. » | « L'homme est naturellement bon et c'est la société qui le déprave. » | ||
− | |||
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Jacques_Rousseau Jean-Jacques Rousseau], ''Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes'' | *[http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Jacques_Rousseau Jean-Jacques Rousseau], ''Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes'' | ||
« Je vis partout le développement de son grand principe que la nature a fait l'homme heureux et bon, mais que la société le déprave et le rend misérable. » | « Je vis partout le développement de son grand principe que la nature a fait l'homme heureux et bon, mais que la société le déprave et le rend misérable. » | ||
− | |||
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Jacques_Rousseau Jean-Jacques Rousseau], ''Dialogues de Rousseau juge de Jean-Jacques'' | *[http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Jacques_Rousseau Jean-Jacques Rousseau], ''Dialogues de Rousseau juge de Jean-Jacques'' | ||
Ligne 40 : | Ligne 33 : | ||
« Méfiez-vous de ces cosmopolites qui vont chercher loin de leur pays des devoirs qu'ils dédaignent accomplir chez eux. Tel philosophe aime les Tartares pour être dispensé d'aimer ses voisins. » | « Méfiez-vous de ces cosmopolites qui vont chercher loin de leur pays des devoirs qu'ils dédaignent accomplir chez eux. Tel philosophe aime les Tartares pour être dispensé d'aimer ses voisins. » | ||
− | |||
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Jacques_Rousseau Jean-Jacques Rousseau], ''Émile, ou De l'éducation'', Livre premier | *[http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Jacques_Rousseau Jean-Jacques Rousseau], ''Émile, ou De l'éducation'', Livre premier | ||
Ligne 46 : | Ligne 38 : | ||
« Je me souviens d’avoir été frappé dans mon enfance d’un spectacle assez simple, et dont pourtant l’impression m’est toujours restée, malgré le temps et la diversité des objets. Le régiment de Saint-Gervais avait fait l’exercice et, selon la coutume, on avait soupé par compagnies. La plupart de ceux qui les composaient se rassemblèrent, après le souper, dans la place de Saint-Gervais, et se mirent à danser tous ensemble, officiers et soldats, autour de la fontaine, sur le bassin de laquelle étaient montés les tambours, les fifres, et ceux qui portaient les flambeaux. Une danse de gens égayés par un long repas sembleraient n’offrir rien de fort intéressant à voir ; cependant l’accord de cinq ou six cents hommes en uniformes, se tenant tous par la main, et formant une longue bande qui serpentait en cadence et sans confusion, avec mille tours et retours, mille espèce d’évolutions figurées, le choix des airs qui les animaient, le bruit des tambours, l’éclat des flambeaux, un certain appareil militaire au sein du plaisir, tout cela formait une sensation très vive qu’on ne pouvait supporter de sang-froid. Il était tard, les femmes étaient couchées ; toutes se relevèrent. Bientôt les fenêtres furent plein de spectatrices qui donnaient un nouveau zèle aux acteurs : elles ne purent tenir longtemps à leurs fenêtres, elles descendirent ; les maitresses venaient voir leurs maris, les servantes apportaient du vin ; les enfants, même, éveillés par le bruit, accoururent demi-vêtus entre les pères et les mères. La danse fut suspendue ; ce ne furent qu’embrassements, ris, santés, caresses. Il résulta de tout cela un attendrissement général que je ne saurais peindre, mais que, dans l’allégresse universelle, on éprouve assez naturellement au milieu de tout ce qui nous est cher. Mon père, en m’embrassant, fut saisi d’un tressaillement que je crois sentir et partager encore. « Jean-Jacques, me disait-il, aime ton pays. Vois-tu ces bons Genevois ? Ils sont tous amis, ils sont tous frères, la joie et la concorde règnent au milieu d’eux. Tu es Genevois ; tu verras un jour d’autres peuples ; mais, quand tu voyagerais autant que ton père, tu ne trouveras jamais leurs pareils. » | « Je me souviens d’avoir été frappé dans mon enfance d’un spectacle assez simple, et dont pourtant l’impression m’est toujours restée, malgré le temps et la diversité des objets. Le régiment de Saint-Gervais avait fait l’exercice et, selon la coutume, on avait soupé par compagnies. La plupart de ceux qui les composaient se rassemblèrent, après le souper, dans la place de Saint-Gervais, et se mirent à danser tous ensemble, officiers et soldats, autour de la fontaine, sur le bassin de laquelle étaient montés les tambours, les fifres, et ceux qui portaient les flambeaux. Une danse de gens égayés par un long repas sembleraient n’offrir rien de fort intéressant à voir ; cependant l’accord de cinq ou six cents hommes en uniformes, se tenant tous par la main, et formant une longue bande qui serpentait en cadence et sans confusion, avec mille tours et retours, mille espèce d’évolutions figurées, le choix des airs qui les animaient, le bruit des tambours, l’éclat des flambeaux, un certain appareil militaire au sein du plaisir, tout cela formait une sensation très vive qu’on ne pouvait supporter de sang-froid. Il était tard, les femmes étaient couchées ; toutes se relevèrent. Bientôt les fenêtres furent plein de spectatrices qui donnaient un nouveau zèle aux acteurs : elles ne purent tenir longtemps à leurs fenêtres, elles descendirent ; les maitresses venaient voir leurs maris, les servantes apportaient du vin ; les enfants, même, éveillés par le bruit, accoururent demi-vêtus entre les pères et les mères. La danse fut suspendue ; ce ne furent qu’embrassements, ris, santés, caresses. Il résulta de tout cela un attendrissement général que je ne saurais peindre, mais que, dans l’allégresse universelle, on éprouve assez naturellement au milieu de tout ce qui nous est cher. Mon père, en m’embrassant, fut saisi d’un tressaillement que je crois sentir et partager encore. « Jean-Jacques, me disait-il, aime ton pays. Vois-tu ces bons Genevois ? Ils sont tous amis, ils sont tous frères, la joie et la concorde règnent au milieu d’eux. Tu es Genevois ; tu verras un jour d’autres peuples ; mais, quand tu voyagerais autant que ton père, tu ne trouveras jamais leurs pareils. » | ||
+ | *[http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Jacques_Rousseau Jean-Jacques Rousseau], Lettre à d’Alembert (La fête à Saint-Gervais), 1758 | ||
− | *[http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Jacques_Rousseau Jean-Jacques Rousseau], | + | « À la fin la nation s'obère, le peuple est foulé, le gouvernement perd toute sa vigueur, et ne fait plus que peu de chose avec beaucoup d'argent. » |
+ | *[http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Jacques_Rousseau Jean-Jacques Rousseau], ''Économie politique'' | ||
[[Category:Equality]] | [[Category:Equality]] |
Version du 25 février 2012 à 13:42
Equality
« Je conçois dans l'Espèce humaine deux sortes d'inégalités ; l'une que j'appelle naturelle ou physique, parce qu'elle est établie par la nature, et qui consiste dans la différence des âges, de la santé, des forces du Corps, des qualités de l'Esprit ou de l'Âme ; l'autre qu'on peut appeler inégalité morale, ou politique, parce qu'elle dépend d'une sorte de convention, et qu'elle est établie ou du moins autorisée par le consentement des hommes. Celle-ci consiste dans les différents privilèges dont quelques uns jouissent, au préjudice des autres, comme d'être plus riches, plus honorés, plus puissants qu'eux, ou même de s'en faire obéir. »
- Jean-Jacques Rousseau, Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes
Human nature
« Le cœur de l'homme est son paradis ou son enfer. »
Morality
« Celui qui n'a rien désire peu de choses ; celui qui ne commande à personne a peu d'ambition. Mais le superflu éveille la convoitise : plus on obtient, plus on désire. »
- Jean-Jacques Rousseau, Que l'état de guerre naît de l'état social
Liberty
« Renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme. »
- Jean-Jacques Rousseau, Du Contrat Social
« Il n’y a point d’assujettissement si parfait que celui qui garde l’apparence de la liberté. »
- Jean-Jacques Rousseau, Émile, ou De l'éducation
Communism
« L'homme est naturellement bon et c'est la société qui le déprave. »
- Jean-Jacques Rousseau, Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes
« Je vis partout le développement de son grand principe que la nature a fait l'homme heureux et bon, mais que la société le déprave et le rend misérable. »
- Jean-Jacques Rousseau, Dialogues de Rousseau juge de Jean-Jacques
Multiculturalism
« Méfiez-vous de ces cosmopolites qui vont chercher loin de leur pays des devoirs qu'ils dédaignent accomplir chez eux. Tel philosophe aime les Tartares pour être dispensé d'aimer ses voisins. »
- Jean-Jacques Rousseau, Émile, ou De l'éducation, Livre premier
Fatherland
« Je me souviens d’avoir été frappé dans mon enfance d’un spectacle assez simple, et dont pourtant l’impression m’est toujours restée, malgré le temps et la diversité des objets. Le régiment de Saint-Gervais avait fait l’exercice et, selon la coutume, on avait soupé par compagnies. La plupart de ceux qui les composaient se rassemblèrent, après le souper, dans la place de Saint-Gervais, et se mirent à danser tous ensemble, officiers et soldats, autour de la fontaine, sur le bassin de laquelle étaient montés les tambours, les fifres, et ceux qui portaient les flambeaux. Une danse de gens égayés par un long repas sembleraient n’offrir rien de fort intéressant à voir ; cependant l’accord de cinq ou six cents hommes en uniformes, se tenant tous par la main, et formant une longue bande qui serpentait en cadence et sans confusion, avec mille tours et retours, mille espèce d’évolutions figurées, le choix des airs qui les animaient, le bruit des tambours, l’éclat des flambeaux, un certain appareil militaire au sein du plaisir, tout cela formait une sensation très vive qu’on ne pouvait supporter de sang-froid. Il était tard, les femmes étaient couchées ; toutes se relevèrent. Bientôt les fenêtres furent plein de spectatrices qui donnaient un nouveau zèle aux acteurs : elles ne purent tenir longtemps à leurs fenêtres, elles descendirent ; les maitresses venaient voir leurs maris, les servantes apportaient du vin ; les enfants, même, éveillés par le bruit, accoururent demi-vêtus entre les pères et les mères. La danse fut suspendue ; ce ne furent qu’embrassements, ris, santés, caresses. Il résulta de tout cela un attendrissement général que je ne saurais peindre, mais que, dans l’allégresse universelle, on éprouve assez naturellement au milieu de tout ce qui nous est cher. Mon père, en m’embrassant, fut saisi d’un tressaillement que je crois sentir et partager encore. « Jean-Jacques, me disait-il, aime ton pays. Vois-tu ces bons Genevois ? Ils sont tous amis, ils sont tous frères, la joie et la concorde règnent au milieu d’eux. Tu es Genevois ; tu verras un jour d’autres peuples ; mais, quand tu voyagerais autant que ton père, tu ne trouveras jamais leurs pareils. »
- Jean-Jacques Rousseau, Lettre à d’Alembert (La fête à Saint-Gervais), 1758
« À la fin la nation s'obère, le peuple est foulé, le gouvernement perd toute sa vigueur, et ne fait plus que peu de chose avec beaucoup d'argent. »
- Jean-Jacques Rousseau, Économie politique