Différences entre les versions de « Pierre Drieu la Rochelle »
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+ | — Pierre Drieu la Rochelle, Journal, mars 1940 | ||
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« Il faut rester là et crier la vérité, jusqu’à ce qu’on vous assomme. Il ne faut jamais s’en aller. » | « Il faut rester là et crier la vérité, jusqu’à ce qu’on vous assomme. Il ne faut jamais s’en aller. » |
Version du 10 avril 2023 à 20:27
Citations
« [...] j’aime mieux être européen que vassal de qui que ce soit. »
— Pierre Drieu la Rochelle, La Gerbe, 21 août 1941
« L’homme déçu réfléchit et reconnaît que la liberté n’est pas dans ce qui est séparé et isolé, mais dans ce qui est uni et lié. Faute d’Église rénovée, il cherche son secours dans une nouvelle communauté. Nationalisme et socialisme se mettent à travailler dans le sens opposé au libéralisme et à la sommaire démocratie politique. »
« La Révolution qui se produit en Europe est totale parce que c’est la révolution du corps, la restauration des valeurs issues du corps, liées au corps et que, par là-même, c’est la révolution de l’âme qui de nouveau découvre, détaille ses valeurs à travers les valeurs du corps. »
« À partir du moment où l’homme ne risque plus la mort, il ne peut plus croire dans les dieux, car ils représentent le sentiment de la vie affrontant la mort et la surmontant. L’homme en perdant le sens de la gloire perd le sens de l’immortalité et en perdant le sens de l’immortalité il perd celui de la divinité. »
« Quand la société s’éloigne de la guerre, toute passion et singulièrement tout amour meurt bientôt. Qu’est-ce qu’un amant qui ne peut plus tuer son rival et que son rival ne peut pas tuer ? Qu’est-ce qu’un homme qui n’est pas plus fort que la femme, qui n’est pas promis à des épreuves plus fortes ? Comment une femme peut-elle supporter encore l’enfantement si son mari ne supporte pas le combat ? »
« La machine remplace l’outil. L’agriculture devient en partie une industrie détachée de la nature, imposée à la nature comme les autres industries. Dès lors, étant perdu, comment le paysan pourrait-il encore sauver l’homme de la ville ?
— Du même mouvement que l’homme des villes cesse d’être paysan, il cesse d’être guerrier. C’est encore pour lui une façon de perdre le sens de toute œuvre, de toute pensée. Le travail du guerrier, c’est une autre façon pour l’homme d’éprouver corps et âme, de les maintenir dans un juste rapport, c’est le suprême travail manuel et moral. Et c’est la suprême expression de la nature, sans cesse entre la vie et la mort. »
« Aujourd’hui à quoi servent les mains ? Mains, pauvres mains, qui pendent mortes à nos côtés. Comment voulez-vous que naissent encore des peintres, alors que les mains sont mortes ? Ni non plus des musiciens. Ni même des écrivains. Car le style naît pour ceux-ci comme pour tous les autres de la mémoire de tout le corps. »
« Un homme naît peintre ou musicien. Ce sont les gestes de ses ancêtres qui ont préparé ses gestes. Un homme naît peintre, il ne le devient pas. Les époques surcivilisées sont encombrées de fausses vocations qui sont des vues de l’esprit, des velléités imitatives, parce qu’elles ne sont pas des nécessités imposées par l’hérédité. C’est en vain que de nos jours, un jeune homme s’éveille parmi les trésors des musées ou des concerts et des bibliothèques ; s’il a reçu de ses parents des sens engourdis depuis longtemps, son ambition n’obtiendra que des bafouillements. »
« L’Europe tient au Moyen Âge comme l’être mûr tient à la jeunesse. Tout ce qu’elle a de dru lui vient de là. Elle doit renouer des liens avec ce qui de cette verge première est irremplaçable. Ce Moyen Âge n’a pas ignoré le corps. Ce sont les siècles rationalistes qui l’ont suivi qui ont oublié le corps et qui ont assuré sa destruction, fatale à l’esprit. »
« C’est le mythe du Progrès qui est en question. Mythe étroit, mythe boiteux. L’homme, au cours de votre Progrès, n’a-t-il pas perdu la moitié de lui-même ? Ce qu’il a gagné, n’est-il pas largement compensé par ce qu’il a perdu ? »
« Les Américains, devant César, avoueront ce qu’ils sont ; un résidu de bagnards évadés, de transfuges de tout, de planqués – un monde passé directement de la barbarie à la décadence, comme tous les empires des confins de la civilisation. Il y a tout de même plus de civilisation dans le séminariste Staline que dans ce sur-Chamberlain mercantile qu’est Roosevelt. »
— Pierre Drieu la Rochelle, Journal, mars 1940
« Il faut rester là et crier la vérité, jusqu’à ce qu’on vous assomme. Il ne faut jamais s’en aller. »
« Et cette guerre est mauvaise, qui a vaincu les hommes. Cette guerre moderne, cette guerre de fer et non de muscles. Cette guerre de science et non d’art. Cette guerre d’industrie et de commerce. [...] Cette guerre de généraux et non de chefs. [...] Cette guerre faite par tout le monde, sauf par ceux qui la faisaient. Cette guerre de civilisation avancée. [...] Il faut que l’homme apprenne à maîtriser la machine, qui l’a outrepassé dans cette guerre – et maintenant l’outrepasse dans la paix. »
« [...] l’avenir ne nous promet plus qu’un métissage confus. »
« Il ne reste plus à nos yeux, aujourd'hui, de toutes les civilisations d’Amérique, d’Asie, d’Europe, qu’une seule civilisation planétaire, tout usée. »
« Le communisme en Russie, parce qu’il n’a point rétrogradé à la horde, rejoint l’américanisme, un idéal de production de fer-blanc. »
« L’homme n’a de génie qu’à vingt ans et s’il a faim. Mais l’abondance de l’épicerie tue les passions. »
« Cette civilisation est-elle morte ou vivante ? En tout cas, il faut vouloir la tuer. Si elle est morte, ce sera vite fait ; si elle est vivante, elle se défendra et alors on verra ce qu’on verra.
Si nous croyons que cette civilisation est capable de se renouveler et de se perpétuer, sans négations absolues, sans destructions irrémédiables, sans proscriptions absurdes, sans le fer, sans le feu, sans le poison, alors... »
« Nous détruirons. Ne meurt que ce qui veut mourir. Avec une joie amère, nous abattrons cette civilisation qui est là, au milieu de nous encore debout. Cette civilisation n’a plus de vêtements, plus d’églises, plus de palais, plus de théâtres, plus de tableaux, plus de livres, plus de sexes. »
« Cette musique de danse est le dernier chant de ces peuples affairés et exténués, chant rempli d’une furieuse frivolité, et qui décourage les cœurs par une représentation infamante de la jouissance. On y sent, dans le désir, l’alliance inattendue du plus précis des races mercantiles et du plus impétueux des races paresseuses, le rut vague du nègre qui se mêle dans la spéculation minutieuse du Levantin [...]. »
« On voit déjà éclater dans les singuliers mouvements de sympathie qu’a provoqués l’infortune de l’Action française la fraternité qui existe, en dépit des protestations de haine, entre les athées de l’antidémocratisme et les athées du Capitalisme quand il est conscient de soi-même, et les athées du Socialisme et du Communisme. Tous ceux-là travaillent à l’achèvement d’un certain monde moderne, merveilleuse mécanique sévère et dénuée de tout secours de l’Esprit. Mais un jour viendra où les hommes se révolteront contre le joug atrocement positiviste des Maurras et des Mussolini, des Lénine et des Ford. Alors les hommes hurleront un affreux besoin mystique. Vous réveillerez-vous pour les désaltérer, dieux de l’Orient et de l’Occident ? »
« Que soit bénie la foi des hommes qui osent renouveler la figure du monde selon l’idéal qu’ils chérissent. »