Différences entre les versions de « Karl Marx »
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+ | « Mais la bourgeoisie anglaise a des intérêts encore bien plus importants dans l’économie irlandaise actuelle. Par suite de la concentration sans cesse croissante des fermages, l’Irlande déverse régulièrement ses surplus sur le marché du travail anglais et pèse ainsi sur les salaires en même temps que sur la position matérielle et morale de la classe ouvrière anglaise. | ||
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+ | Et voici le plus important : tous les centres industriels et commerciaux anglais possèdent maintenant une classe ouvrière ''divisée'' en 2 camps ''hostiles'' : les prolétaires anglais et les prolétaire irlandais. Le travailleurs anglais moyen hait le travailleur irlandais, parce qu’il voit en lui un concurrent responsable de la baisse de son niveau de vie. Il se sent, face à ce dernier, membre de la ''nation dominante'', il se fait par la l’instrument de ses propres capitalistes et aristocrates ''contre l’Irlande'' et consolide ainsi leur domination ''sur lui-même''. Il nourrit contre lui des préjugés religieux, sociaux et nationaux. Il se comporte vis-à-vis de lui, à peu près comme les pauvres blancs vis-à-vis des ''niggers'' dans les anciens États esclavagistes de l’Union américaine. L’Irlandais lui rend largement la monnaie de sa pièce. Il voit dans le travailleur anglais le complice et l’instrument de la ''domination anglaise sur l’Irlande''. | ||
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+ | Cet antagonisme est artificiellement entretenu et renforcé par la presse, les prêches anglicans, les journaux satiriques, bref par tous les moyens qui sont à la disposition des classes dominantes. ''Cet antagonisme est le secret de l’impuissance de la classe ouvrière anglaise'', en dépit de son organisation. C’est le secret du maintien du pouvoir de la classe capitaliste. Cette dernière en a parfaitement conscience. » | ||
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+ | — Karl Marx, Lettre à Sigfrid Meyer et August Vogt, trad. Claude Guy, Marie-Lise Pierron, Jean Wetzler, 9 avril 1870 | ||
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« '''Le pouvoir politique au sens propre est le pouvoir organisé d’une classe pour l’oppression d’une autre.''' » | « '''Le pouvoir politique au sens propre est le pouvoir organisé d’une classe pour l’oppression d’une autre.''' » | ||
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« '''Que prouve l’histoire des idées sinon que la production intellectuelle se métamorphose avec la production matérielle ? Les idées dominantes d’une époque n’ont toujours été que les idées de la classe dominante.''' » | « '''Que prouve l’histoire des idées sinon que la production intellectuelle se métamorphose avec la production matérielle ? Les idées dominantes d’une époque n’ont toujours été que les idées de la classe dominante.''' » | ||
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« '''La bourgeoisie a soumis la campagne à la domination de la ville.''' Elle a crée des villes énormes, elle a considérablement augmenté la population urbaine par rapport à celle des campagnes et arraché ainsi une part importante de la population à l’abêtissement de la vie rurale. Tout comme elle a assujetti la campagne à la ville, elle a rendu les pays barbares ou à demi barbares dépendants des pays civilisés, les peuples paysans dépendants des peuples bourgeois, l’Orient de l’Occident. » | « '''La bourgeoisie a soumis la campagne à la domination de la ville.''' Elle a crée des villes énormes, elle a considérablement augmenté la population urbaine par rapport à celle des campagnes et arraché ainsi une part importante de la population à l’abêtissement de la vie rurale. Tout comme elle a assujetti la campagne à la ville, elle a rendu les pays barbares ou à demi barbares dépendants des pays civilisés, les peuples paysans dépendants des peuples bourgeois, l’Orient de l’Occident. » | ||
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« Grâce au perfectionnement rapide de tous les instruments de production, grâce aux communications rendues infiniment plus faciles, la bourgeoisie entraîne brutalement dans la civilisation toutes les nations, même les plus barbares. Le bon marché de ses marchandises est l’artillerie lourde avec laquelle elle abat toutes les murailles de Chine et contraint à capituler les barbares qui nourrissent la haine la plus opiniâtre de l’étranger. Elle oblige toutes les nations à faire leur, si elles ne veulent pas disparaître, le mode de production de la bourgeoisie ; elle les contraint à introduire chez elles ce qu’elle appelle la civilisation, c’est-à-dire à devenir bourgeoises. En un mot, elle se crée un mode à son image. » | « Grâce au perfectionnement rapide de tous les instruments de production, grâce aux communications rendues infiniment plus faciles, la bourgeoisie entraîne brutalement dans la civilisation toutes les nations, même les plus barbares. Le bon marché de ses marchandises est l’artillerie lourde avec laquelle elle abat toutes les murailles de Chine et contraint à capituler les barbares qui nourrissent la haine la plus opiniâtre de l’étranger. Elle oblige toutes les nations à faire leur, si elles ne veulent pas disparaître, le mode de production de la bourgeoisie ; elle les contraint à introduire chez elles ce qu’elle appelle la civilisation, c’est-à-dire à devenir bourgeoises. En un mot, elle se crée un mode à son image. » | ||
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« '''Par l’exploitation du marché mondial, la bourgeoisie a donné une tournure cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays. Au grand regret des réactionnaires, elle a sapé sous les pieds de l’industrie sa base nationale.''' Les antiques industrie nationales ont été anéanties et continuent à l’être chaque jour. Elles sont évincées par des industries nouvelles, dont l’introduction devient une question ou de mort pour toutes les nations civilisées, des industries qui ne transforment plus des matières premières du pays, mais des matières premières en provenance des zones les plus reculées et dont les produits sont consommés non seulement dans le pays même, mais dans toutes les parties du monde à la fois. Les anciens besoins que satisfaisaient les produits nationaux sont remplacés par des besoins nouveau qui exigent pour leur satisfaction les produits des contrées et des climats les plus lointains. L’ancien isolement de localités et de nations qui se suffisaient à elles-mêmes fait place à des relations universelles, à une interdépendance universelle des nations. Et ce qui est vrai de la production matérielle l’est tout autant de la production intellectuelle. Les produits de l’esprit des diverses nations deviennent bien commun. L’exclusivisme et l’étroitesse nationaux deviennent de plus en plus impossibles, et de la multiplicité des littératures nationales et locales naît une littérature mondiale. » | « '''Par l’exploitation du marché mondial, la bourgeoisie a donné une tournure cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays. Au grand regret des réactionnaires, elle a sapé sous les pieds de l’industrie sa base nationale.''' Les antiques industrie nationales ont été anéanties et continuent à l’être chaque jour. Elles sont évincées par des industries nouvelles, dont l’introduction devient une question ou de mort pour toutes les nations civilisées, des industries qui ne transforment plus des matières premières du pays, mais des matières premières en provenance des zones les plus reculées et dont les produits sont consommés non seulement dans le pays même, mais dans toutes les parties du monde à la fois. Les anciens besoins que satisfaisaient les produits nationaux sont remplacés par des besoins nouveau qui exigent pour leur satisfaction les produits des contrées et des climats les plus lointains. L’ancien isolement de localités et de nations qui se suffisaient à elles-mêmes fait place à des relations universelles, à une interdépendance universelle des nations. Et ce qui est vrai de la production matérielle l’est tout autant de la production intellectuelle. Les produits de l’esprit des diverses nations deviennent bien commun. L’exclusivisme et l’étroitesse nationaux deviennent de plus en plus impossibles, et de la multiplicité des littératures nationales et locales naît une littérature mondiale. » | ||
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« '''La bourgeoisie a dépouillé de leur auréole toutes les activités tenues jusqu’ici pour vénérables et considérées avec une piété mêlée de crainte. Elle a transformé le médecin, le juriste, le prêtre, le poète, l’homme de science, en salariés à ses gages.''' | « '''La bourgeoisie a dépouillé de leur auréole toutes les activités tenues jusqu’ici pour vénérables et considérées avec une piété mêlée de crainte. Elle a transformé le médecin, le juriste, le prêtre, le poète, l’homme de science, en salariés à ses gages.''' | ||
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« '''La bourgeoisie a joué dans l’histoire un rôle hautement révolutionnaire.''' | « '''La bourgeoisie a joué dans l’histoire un rôle hautement révolutionnaire.''' | ||
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|année=1998 | |année=1998 | ||
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+ | « L’émancipation humaine n’est réalisée que lorsque l’homme a reconnu et organisé ses forces propres comme forces sociales et ne sépare donc plus de lui la force sociale sous la forme de la force politique. » | ||
+ | {{Réf Livre | ||
+ | |auteur=Karl Marx | ||
+ | |titre=Sur la Question juive | ||
+ | |année d'origine=1843 | ||
+ | |traducteur=Jean-Michel Palmier | ||
+ | |éditeur=Kontre Kulture | ||
+ | |année=2013 | ||
+ | |ISBN=9782367250021 | ||
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« '''Aucun des prétendus droits de l’homme ne dépasse donc l’homme égoïste, l’homme en tant que membre de la société bourgeoise, c’est-à-dire un individu séparé de la communauté, replié sur lui-même, uniquement préoccupé de son intérêt personnel et obéissant à son arbitraire privé.''' L’homme est loin d’y être considéré comme un être générique ; tout au contraire, la vie générique elle-même, la société, apparaît comme un cadre extérieur à l’individu, comme une limitation de son indépendance originelle. Le seul lien qui les unisse, c’est la nécessité naturelle, le besoin et l’intérêt privé, la conservation de leurs propriétés et de leur personne égoïste. » | « '''Aucun des prétendus droits de l’homme ne dépasse donc l’homme égoïste, l’homme en tant que membre de la société bourgeoise, c’est-à-dire un individu séparé de la communauté, replié sur lui-même, uniquement préoccupé de son intérêt personnel et obéissant à son arbitraire privé.''' L’homme est loin d’y être considéré comme un être générique ; tout au contraire, la vie générique elle-même, la société, apparaît comme un cadre extérieur à l’individu, comme une limitation de son indépendance originelle. Le seul lien qui les unisse, c’est la nécessité naturelle, le besoin et l’intérêt privé, la conservation de leurs propriétés et de leur personne égoïste. » | ||
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|année=2013 | |année=2013 | ||
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« La liberté est donc le droit de faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. Les limites dans lesquelles chacun peut se mouvoir ''sans nuire'' à autrui sont marquées par la loi, de même que la limite de deux champs est déterminée par un piquet. Il s’agit de la liberté de l’homme considéré comme monade isolée, repliée sur elle-même. » | « La liberté est donc le droit de faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. Les limites dans lesquelles chacun peut se mouvoir ''sans nuire'' à autrui sont marquées par la loi, de même que la limite de deux champs est déterminée par un piquet. Il s’agit de la liberté de l’homme considéré comme monade isolée, repliée sur elle-même. » | ||
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« On fait une distinction entre les “droits de l’homme” et les “droits du citoyen”. Quel est cet “homme” distinct du citoyen ? Personne d’autre que le ''membre de la société bourgeoise''. Pourquoi le membre de la société bourgeoise est-il appelé “homme”, homme tout court, et pourquoi ses droits sont-ils appelés droits de l’homme ? Qu’est-ce qui explique ce fait ? Par le rapport de l’État politique à la société bourgeoise, par l’essence de l’émancipation politique. | « On fait une distinction entre les “droits de l’homme” et les “droits du citoyen”. Quel est cet “homme” distinct du citoyen ? Personne d’autre que le ''membre de la société bourgeoise''. Pourquoi le membre de la société bourgeoise est-il appelé “homme”, homme tout court, et pourquoi ses droits sont-ils appelés droits de l’homme ? Qu’est-ce qui explique ce fait ? Par le rapport de l’État politique à la société bourgeoise, par l’essence de l’émancipation politique. | ||
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« L’État dit chrétien est l’État, ''imparfait'', et la religion chrétienne est pour lui le complément et la sanctification de son imperfection. La religion devient donc nécessairement un moyen ; et c’est l’État de l’hypocrisie. » | « L’État dit chrétien est l’État, ''imparfait'', et la religion chrétienne est pour lui le complément et la sanctification de son imperfection. La religion devient donc nécessairement un moyen ; et c’est l’État de l’hypocrisie. » | ||
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== Citations sur Karl Marx == | == Citations sur Karl Marx == | ||
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*[[Sur la Question juive - Karl Marx]] | *[[Sur la Question juive - Karl Marx]] | ||
+ | *[[La dette publique - Karl Marx]] | ||
== Bibliographie == | == Bibliographie == | ||
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Version actuelle datée du 12 novembre 2024 à 15:03
Citations
« Mais la bourgeoisie anglaise a des intérêts encore bien plus importants dans l’économie irlandaise actuelle. Par suite de la concentration sans cesse croissante des fermages, l’Irlande déverse régulièrement ses surplus sur le marché du travail anglais et pèse ainsi sur les salaires en même temps que sur la position matérielle et morale de la classe ouvrière anglaise.
Et voici le plus important : tous les centres industriels et commerciaux anglais possèdent maintenant une classe ouvrière divisée en 2 camps hostiles : les prolétaires anglais et les prolétaire irlandais. Le travailleurs anglais moyen hait le travailleur irlandais, parce qu’il voit en lui un concurrent responsable de la baisse de son niveau de vie. Il se sent, face à ce dernier, membre de la nation dominante, il se fait par la l’instrument de ses propres capitalistes et aristocrates contre l’Irlande et consolide ainsi leur domination sur lui-même. Il nourrit contre lui des préjugés religieux, sociaux et nationaux. Il se comporte vis-à-vis de lui, à peu près comme les pauvres blancs vis-à-vis des niggers dans les anciens États esclavagistes de l’Union américaine. L’Irlandais lui rend largement la monnaie de sa pièce. Il voit dans le travailleur anglais le complice et l’instrument de la domination anglaise sur l’Irlande.
Cet antagonisme est artificiellement entretenu et renforcé par la presse, les prêches anglicans, les journaux satiriques, bref par tous les moyens qui sont à la disposition des classes dominantes. Cet antagonisme est le secret de l’impuissance de la classe ouvrière anglaise, en dépit de son organisation. C’est le secret du maintien du pouvoir de la classe capitaliste. Cette dernière en a parfaitement conscience. »
— Karl Marx, Lettre à Sigfrid Meyer et August Vogt, trad. Claude Guy, Marie-Lise Pierron, Jean Wetzler, 9 avril 1870
« Le pouvoir politique au sens propre est le pouvoir organisé d’une classe pour l’oppression d’une autre. »
« Que prouve l’histoire des idées sinon que la production intellectuelle se métamorphose avec la production matérielle ? Les idées dominantes d’une époque n’ont toujours été que les idées de la classe dominante. »
« La bourgeoisie a soumis la campagne à la domination de la ville. Elle a crée des villes énormes, elle a considérablement augmenté la population urbaine par rapport à celle des campagnes et arraché ainsi une part importante de la population à l’abêtissement de la vie rurale. Tout comme elle a assujetti la campagne à la ville, elle a rendu les pays barbares ou à demi barbares dépendants des pays civilisés, les peuples paysans dépendants des peuples bourgeois, l’Orient de l’Occident. »
« Grâce au perfectionnement rapide de tous les instruments de production, grâce aux communications rendues infiniment plus faciles, la bourgeoisie entraîne brutalement dans la civilisation toutes les nations, même les plus barbares. Le bon marché de ses marchandises est l’artillerie lourde avec laquelle elle abat toutes les murailles de Chine et contraint à capituler les barbares qui nourrissent la haine la plus opiniâtre de l’étranger. Elle oblige toutes les nations à faire leur, si elles ne veulent pas disparaître, le mode de production de la bourgeoisie ; elle les contraint à introduire chez elles ce qu’elle appelle la civilisation, c’est-à-dire à devenir bourgeoises. En un mot, elle se crée un mode à son image. »
« Par l’exploitation du marché mondial, la bourgeoisie a donné une tournure cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays. Au grand regret des réactionnaires, elle a sapé sous les pieds de l’industrie sa base nationale. Les antiques industrie nationales ont été anéanties et continuent à l’être chaque jour. Elles sont évincées par des industries nouvelles, dont l’introduction devient une question ou de mort pour toutes les nations civilisées, des industries qui ne transforment plus des matières premières du pays, mais des matières premières en provenance des zones les plus reculées et dont les produits sont consommés non seulement dans le pays même, mais dans toutes les parties du monde à la fois. Les anciens besoins que satisfaisaient les produits nationaux sont remplacés par des besoins nouveau qui exigent pour leur satisfaction les produits des contrées et des climats les plus lointains. L’ancien isolement de localités et de nations qui se suffisaient à elles-mêmes fait place à des relations universelles, à une interdépendance universelle des nations. Et ce qui est vrai de la production matérielle l’est tout autant de la production intellectuelle. Les produits de l’esprit des diverses nations deviennent bien commun. L’exclusivisme et l’étroitesse nationaux deviennent de plus en plus impossibles, et de la multiplicité des littératures nationales et locales naît une littérature mondiale. »
« La bourgeoisie a dépouillé de leur auréole toutes les activités tenues jusqu’ici pour vénérables et considérées avec une piété mêlée de crainte. Elle a transformé le médecin, le juriste, le prêtre, le poète, l’homme de science, en salariés à ses gages.
La bourgeoisie a arraché aux relations familiales leur voile sentimental attendrissant et les a ramenées à un pur rapport d’argent. [...]
La bourgeoisie ne peut exister sans révolutionner en permanence les instruments de production, donc les conditions de la production, donc l’ensemble des rapports sociaux. [...] Le bouleversement constant de la production, l’ébranlement incessant de toutes les conditions sociales, l’insécurité et l’agitation perpétuelle distinguent l’époque bourgeoise de toutes les époques antérieurs. [...] Toute hiérarchie sociale et tout ordre établi se volatilisent, tout ce qui est sacré est profané et les hommes sont enfin contraints de considérer d’un œil froid leur position dans la vie, leurs relations mutuelles. »
« La bourgeoisie a joué dans l’histoire un rôle hautement révolutionnaire.
Là où elle est arrivée au pouvoir, la bourgeoisie a détruit tous les rapports féodaux, patriarcaux, idylliques. Elle a impitoyablement déchiré la variété bariolée des liens féodaux qui unissaient l’homme à ses supérieurs naturels et n’a laissé subsister d’autre lien entre l’homme et l’homme que l’intérêt tout nu, le dur “paiement comptant”. Elle a noyé dans les eaux glacées du calcul égoïste les frissons sacrés de l’exaltation religieuse, de l’enthousiasme chevaleresque, de la mélancolie sentimentale des petits-bourgeois. »
« L’émancipation humaine n’est réalisée que lorsque l’homme a reconnu et organisé ses forces propres comme forces sociales et ne sépare donc plus de lui la force sociale sous la forme de la force politique. »
« Aucun des prétendus droits de l’homme ne dépasse donc l’homme égoïste, l’homme en tant que membre de la société bourgeoise, c’est-à-dire un individu séparé de la communauté, replié sur lui-même, uniquement préoccupé de son intérêt personnel et obéissant à son arbitraire privé. L’homme est loin d’y être considéré comme un être générique ; tout au contraire, la vie générique elle-même, la société, apparaît comme un cadre extérieur à l’individu, comme une limitation de son indépendance originelle. Le seul lien qui les unisse, c’est la nécessité naturelle, le besoin et l’intérêt privé, la conservation de leurs propriétés et de leur personne égoïste. »
« La liberté est donc le droit de faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. Les limites dans lesquelles chacun peut se mouvoir sans nuire à autrui sont marquées par la loi, de même que la limite de deux champs est déterminée par un piquet. Il s’agit de la liberté de l’homme considéré comme monade isolée, repliée sur elle-même. »
« On fait une distinction entre les “droits de l’homme” et les “droits du citoyen”. Quel est cet “homme” distinct du citoyen ? Personne d’autre que le membre de la société bourgeoise. Pourquoi le membre de la société bourgeoise est-il appelé “homme”, homme tout court, et pourquoi ses droits sont-ils appelés droits de l’homme ? Qu’est-ce qui explique ce fait ? Par le rapport de l’État politique à la société bourgeoise, par l’essence de l’émancipation politique.
Constatons avant tout le fait que les “droits de l’homme”, distincts des “droits du citoyen,” ne sont rien d’autre que les droits du membre de la société bourgeoise, c’est-à-dire de l’homme égoïste, de l’homme séparé de l’homme et de la communauté. »
« L’État dit chrétien est l’État, imparfait, et la religion chrétienne est pour lui le complément et la sanctification de son imperfection. La religion devient donc nécessairement un moyen ; et c’est l’État de l’hypocrisie. »
Citations sur Karl Marx
Marx « était juif, donc étranger à l’Europe, et il se mêla pourtant, des affaires des peuples européens. [...] Marx ne peut être compris qu’en se plaçant à un point de vue juif. Ce n’est pas par hasard que tous ses traits sont mosaïques, macchabéique, talmudiques, et qu’ils possédaient toutes les caractéristiques du ghetto. [...] La doctrine de Marx est internationale, c’est pourquoi elle pu dissocier l’Europe et égarer les Européens. Son enseignement s’adressait au prolétariat parce qu’il lui semblait qu’en celui-ci s’étaient amortis les contrastes nationaux entre les peuples, contrastes qui paraissaient autant d’inconcevabilités, au juif qui habitait en lui, et autant de survivances ridicules à son esprit éclairé. Il omit la partie non-prolétarienne de l’humanité européenne, il ne la comprit pas parce qu’en n’en faisait pas partie, et qu’il n’avait aucun accès aux valeurs, qu’elle avait créées au cours des siècles. Mais il se sentait des affinités avec le prolétariat, parce que celui-ci était une chose nouvelle dans le monde, et qu’il était étranger à ce monde, comme il y était lui-même étranger. »
Textes
Bibliographie