Différences entre les versions de « Édouard Berth »
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+ | « [...] '''c’est dans le Travail, substitut de la guerre, et les vertus ouvrières, aussi hautes que les vertus guerrières, que la nouvelle élite sociale puisera sa force et sa grandeur.''' » | ||
+ | {{Réf Livre | ||
+ | |auteur=Édouard Berth | ||
+ | |titre=Les Derniers aspects du socialisme | ||
+ | |année d'origine=1923 | ||
+ | |éditeur=Marcel Rivière | ||
+ | |année=1923 | ||
+ | |page=37}} | ||
« '''L’abstraction libertaire n’est nullement [...] génératrice de liberté réelle.''' » | « '''L’abstraction libertaire n’est nullement [...] génératrice de liberté réelle.''' » | ||
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|année=2013 | |année=2013 | ||
|ISBN=9782367250373 | |ISBN=9782367250373 | ||
− | |page=36-37 | + | |page=36-37}} |
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+ | « '''La bourgeoisie, à proprement parler, n’a pas ''d’idée sociale'' ; le régime social bourgeois, c'est l’anarchie pure et simple''' ; il n’y a plus de cité ; le caractère social des actes n'apparaît plus ; aucun principe supérieur et idéal ne vient plus tirer les individus hors du cercle étroit de leur vision égoïste. C’est que l’idée sociale ne peut guère revêtir que deux formes : elle est ''militaire'' ou ''ouvrière'' ; elle ne peut être bourgeoise. » | ||
+ | {{Réf Livre | ||
+ | |auteur=Édouard Berth | ||
+ | |titre=Les Méfaits des intellectuels | ||
+ | |année d'origine=1914 | ||
+ | |éditeur=Kontre Kulture | ||
+ | |année=2013 | ||
+ | |ISBN=9782367250373 | ||
+ | |page=43}} | ||
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+ | « Ces messieurs, en effet, ne pensent nullement, avec Proudhon, que le guerrier soit l’idéal de la dignité virile ; tous ces “femmelins”, en raison même de leur féminisme essentiel et de leur impuissance, détestent ''a priori'' ce qu’ils se sentent bien incapables d’avoir ou d’acquérir : la force, la loyauté, la droiture, le sentiment de l'honneur du soldat, eux les fourbes et les tortueux, qui préfèrent toujours les voies obliques et les moyens détournés d’arriver à la puissance, et qui, boursicotiers sur la foire aux Idées, sont comme leurs compères, les boursicotiers de la Bourse, complètement dénués du sentiment de l’Honneur et voués éternellement à la Ruse, cette arme des faibles. » | ||
+ | {{Réf Livre | ||
+ | |auteur=Édouard Berth | ||
+ | |titre=Les Méfaits des intellectuels | ||
+ | |année d'origine=1914 | ||
+ | |éditeur=Kontre Kulture | ||
+ | |année=2013 | ||
+ | |ISBN=9782367250373 | ||
+ | |page=49}} | ||
+ | |||
+ | « [...] '''tout le XVIIIe siècle''', ce siècle “spirituel et plat, avec un fond canaille” sera libertin et déjà pornographique ; '''c’est le commencement du mercantilisme littéraire ; les gens de lettres font fortune avec leurs écrits, ils prétendent arriver à l’indépendance par l’argent, et, soumis à l’opinion, qu’il faut flatter pour régner, ils écrivent des ordures''' : la royauté de Voltaire devait aboutir à l’“empire pornocratique” de Zola ! Bancocratie et pornocratie ont toujours été de pair. » | ||
+ | {{Réf Livre | ||
+ | |auteur=Édouard Berth | ||
+ | |titre=Les Méfaits des intellectuels | ||
+ | |année d'origine=1914 | ||
+ | |éditeur=Kontre Kulture | ||
+ | |année=2013 | ||
+ | |ISBN=9782367250373 | ||
+ | |page=51}} | ||
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+ | « '''Il est étonnant comme les Juifs aiment l’Art, comme ils reniflent avec cette sensualité particulière à leur race tout ce qui est ''artistique''''' : Juifs de musique, Juifs de théâtre, Juifs de restauration gothique et d’almanachs des Galeries Lafayette, ils sont tous très artistes, très raffinés et très dilettantes : et l’on conçoit qu'un Gohier, en qui revit toute la rude et mâle franchise d'un Proudhon, leur paraisse un rustre et un “salaud” ! » | ||
+ | {{Réf Livre | ||
+ | |auteur=Édouard Berth | ||
+ | |titre=Les Méfaits des intellectuels | ||
+ | |année d'origine=1914 | ||
+ | |éditeur=Kontre Kulture | ||
+ | |année=2013 | ||
+ | |ISBN=9782367250373 | ||
+ | |page=54}} | ||
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+ | « [...] '''l’aristocratie véritable, je l’ai déjà dit, n’est nullement constituée par des qualités purement intellectuelles ; elle est guerrière et héroïque, elle est traditionnelle, elle est historique ; elle s’appuie sur des réalités charnelles, le sang, l’hérédité physique, la race : rien de plus anti-intellectuel qu’une aristocratie digne de ce nom''' ; et ce qui, historiquement, perd les aristocraties, c’est précisément lorsque le noble, quittant la Terre pour la Ville et la Cour, et passant du régime de la guerre à celui du spectacle, devient un ''intellectuel'', un bel-esprit, comme au XVIIIe siècle ; il se mue alors en un “démocrate” qui, perdant le sens de réalités traditionnelles, se trouve à la merci de toutes les billevesées et nués idéologiques des sociétés en décadence. Au surplus, l’aristocratie véritable n’éprouve nullement pour le peuple ce mépris transcendantal, que nous découvrons toujours chez l’Intellectuel : au contraire, entre le peuple et l’aristocratie, il y a une véritable confraternité et intelligence réciproques. C’est lorsque le noble devient un intellectuel et un parasite, que l’on voit se creuser entre lui et le peuple ce fossé de haine et de mésintelligence qui aboutit aux “aristocrates à la lanterne” de la Révolution. La démocratie est, au contraire, profondément intellectualiste : antitraditionnelle, antiphysique, comme dirait Rabelais, antiréaliste, idéaliste échevelée, elle ne veut connaître que des “esprits purs”, détachés de tout lien historique et naturel, planant au-dessus du Temps et de l’Espace, perdus dans la contemplation des Idées claire et distinctes. Et faut-il s’étonner que cette démocratie n’ait rien de populaire ? Qu’y a-t-il, en effet, de moins accessible au peuple que cet idéalisme transcendantal ? Le peuple, comme l’aristocratie, est une réalité historique, une réalité charnelle ; ce n’est pas l’Idée pure qui le constitue, mais le sang, mais des traditions, mais la race, toutes choses physiques et non intellectuelles. '''La démocratie intellectualiste moderne, telle que notre Sorbonne l’incarne avec son rationalisme cartésien et encyclopédiste, est, comme Proudhon l’avait bien vue, une “aristocratie déguisée”, et, je le répète, la plus dure, la plus néfaste, la plus ruineuse des aristocraties ; car elle est la Pédantocratie et le Mandarinat de gens inaptes à la Guerre comme au Travail et dont le règne ne peut aboutir qu’à la ruine de la Patrie comme de la Production.''' » | ||
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+ | |auteur=Édouard Berth | ||
+ | |titre=Les Méfaits des intellectuels | ||
+ | |année d'origine=1914 | ||
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+ | |année=2013 | ||
+ | |ISBN=9782367250373 | ||
+ | |page=58-59}} | ||
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+ | « [...] les ''Intellectuels'', tous ceux qu’on pourrait appeler les ''bureaucrates de la pensée'', et qui prétendent substituer à la souple et vivante réalité le formalisme raide de règlements administratifs. » | ||
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+ | |auteur=Édouard Berth | ||
+ | |titre=Les Méfaits des intellectuels | ||
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+ | |année=2013 | ||
+ | |ISBN=9782367250373 | ||
+ | |page=63}} | ||
+ | |||
+ | « [...] nos intellectuels ne comprennent naturellement pas plus la grève que la guerre ; pacifistes sociaux, comme ils sont pacifistes internationaux, ils rêvent d’arbitrage obligatoire : pourquoi, en effet, au lieu de combattre, ne pas raisonner, négocier, transiger ? La grève est une perte de temps, de forces, d’argent : pourquoi tout ce gaspillage, quand on peut par la dialectique de la Raison pure obtenir les mêmes résultats ! » | ||
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+ | « [...] Tradition et Révolution constituent les deux forces dont l’antagonisme doit produire l’équilibre social [...]. | ||
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+ | [...] '''il n’y a pas contradiction, mais collaboration, entre la Tradition et la Révolution''' [...]. » | ||
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+ | |page=84-86}} | ||
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+ | « D’où nous vient, en effet, cette conception de la liberté ? Elle nous vient, au fond, — ou du moins elle a été plus largement socialisée par lui dans le monde moderne — du capitalisme. L’ordre économique ancien reflétait, avant 89, l’ordre religieux et métaphysique, dont l’ordre royal lui-même n’était qu’un reflet. L’industrie n’avait pas le droit d’innover en dehors des règlements ; il fallait une permission royale. Le capitalisme ne put pas longtemps supporter de telles gênes ; il lui fallut la liberté, c’est-à-dire, précisément, le droit d’innover en dehors de tout règlement, de toute police, de tout ordre royal ou autre. La liberté est fille de l’industrie, qui sans cesse innove, invente, cherche du nouveau. » | ||
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+ | |page=99}} | ||
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+ | « [...] la démocratie, comme l’anarchisme et le “marxisme orthodoxe”, sont des mouvements abstraits, des systèmes d’idées abstraites, se mouvant dans la sphère traditionnelle des classiques antinomies de l’individu et de l’État, de la liberté et de l’autorité, de la science et de l’action, de la force et du droit, et impuissants à les dépasser ; la démocratie, qui, originellement, est un mouvement libertaire de limitation du pouvoir absolu, s’érige elle-même en pouvoir absolu et verse dans le plus complet des étatismes. » | ||
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+ | |page=120}} | ||
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+ | « [...] '''l’Angleterre est, incontestablement, le pays “marchand” par excellence, une sorte de grande Carthage moderne''', la terre classique du “libre-échange” et des théories manchestériennes, en vertu desquelles le monde est conçu sous l’aspect commercial, comme un vaste marché, “au contact duquel tout se dissout et où les hommes ne sont plus que des porteurs de marchandises” [...]. [...] le parlementarisme n’est-il pas une chose d’importation anglaise ? Et l’Angleterre n’est-elle pas la terre classique du parlementarisme, comme elle l’est du capitalisme marchand ? » | ||
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+ | |page=131-132}} | ||
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+ | « La propriété, en d’autres termes, est devenue abstraite ; elle s’est faite valeur d’échange ; elle s’est muée en chose urbaine ; elle s’est, en un mot, embourgeoisée. Et l’opposition de l’échange et de la production se ramène à l’opposition de la ville et de la campagne [...]. La ville, en effet, c’est éminemment un lieu d’échange ; c’est le marché et c’est la foire ; c’est aussi le lieu du Gouvernement, de la Cour ou du Parlement ; la ville, c’est la démocratie et c’est l’État, — la démocratie n’étant, comme l’expérience le prouve chaque jour davantage, que l’idée de l’État portée à son plus haut degré d’extension et d’expansion ; et c’est enfin le lieu s’élaborent les idéologies, les idées abstraites ; c’est la patrie des Intellectuels, le domicile d’élection de l’Intelligence : en un mot, la ville, c’est tout à la fois l’échange, le concept et l’État ; elle est le lieu de concentration des marchands, des intellectuels et des politiciens. » | ||
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+ | |page=144-145}} | ||
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+ | « [...] le compagnon-né du bourgeois libéral, démocrate et révolutionnaire, la dupe prédestinée de l’illusion démocratique, de l’idéologie humanitaire, on peut dire aujourd’hui dreyfusarde, ce mot ayant acquis un sens merveilleusement symbolique, et du jaurésisme, ce dernier produit de l’évolution des idées... modernes concentrant en lui d’ailleurs tout le vide fumeux de l’abstraction pseudo-révolutionnaire-messianiste bourgeoise et tout le néant de la ''phrase'' révolutionnaire ne servant qu’à dissimuler les réalisations les plus pratiques et à couvrir les réalités les plus grossières et les plus... juives. » | ||
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+ | |page=148}} | ||
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+ | « '''La démocratie, on l’a dit bien souvent, ne connaît que l’individu, l’individu abstrait, la monade individuelle''' ; la société démocratique n’est que la juxtaposition de ces unités individuelles abstraites que sont les citoyens ; et le suffrage universel n’est que le moyen d’en faire la sommation. » | ||
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+ | |auteur=Édouard Berth | ||
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+ | |page=173}} | ||
+ | |||
+ | « [...] '''c’est ainsi qu’en réalité la démocratie conçoit la liberté : c’est la liberté de la monade ou, si l’on aime mieux, la liberté d’Épicure, retiré du monde, dans la paix de son égoïste et solitaire ataraxie, loin des soucis et des tracas de la vie publique, libre et souverain dans sa solitude et son néant.''' » | ||
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+ | |auteur=Édouard Berth | ||
+ | |titre=Les Méfaits des intellectuels | ||
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+ | |éditeur=Kontre Kulture | ||
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+ | |page=178}} | ||
− | « | + | « [...] nous sommes fatigués de cette sérénité socratique et alexandrine d’un monde tout logique, qui, au premier contact avec les réalités tragiques, nous laisse si désemparés ; et, comme ''Socrate s’exerçant à la musique'', nous pressentons qu’il y a, par delà la science, un monde de l’art, un monde mystérieux et enchanté, le monde du sublime et du beau, enfant de la Liberté créatrice. '''Nous ne croyons plus à cette raison cartésienne, pour qui l’''évidence'' est le critérium de la vérité ; car nous avons appris qu’il y a, comme dit Proudhon, une raison collective dont les démarches ne sont pas analogues à celles de notre raison individuelle''', ce que le catholicisme exprime en parlant des desseins impénétrables de la Providence, et Hegel, “des ruses de la Raison” ; et nous savons que le monde est un phénomène mystique, que nous sommes impliqués dans une action qui nous dépasse et que le drame, dont nous sommes un instant les acteurs, se développe sur une scène à la fois si grandiose, si terrible et si magnifique, que nous ne pouvons que par lueurs, par les ressources d’une intuition, comme dit M. Bergson, évanouissante, en pressentir et en deviner l’élan vertigineux et la sublime grandeur. » |
{{Réf Livre | {{Réf Livre | ||
|auteur=Édouard Berth | |auteur=Édouard Berth | ||
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|année=2013 | |année=2013 | ||
|ISBN=9782367250373 | |ISBN=9782367250373 | ||
− | |page= | + | |page=236}} |
− | }} | + | |
+ | « La liberté a toujours été odieuse à tous les dogmatistes sociaux, à tous les intellectualistes, à tous ceux qui rêvent d’enfermer la société dans des cadres figés et qui ne tolèrent d’autre liberté que celle du bien — le bien décrété par leur ''despotisme éclairé''. '''Tous ces gens, ''fanatiques d’unité'', supportent mal l’inévitable variété des êtres et des choses ; ils voudraient tout résorber dans l’Un.''' Pourquoi, en effet, des patries ? Pourquoi des langues diverses ? Pourquoi des classes ? Pourquoi des sexes ? Pourquoi pas une seule humanité, une seule langue, un seul sexe, une association unique — sans guerres, sans antagonismes, sans luttes, dans la bienheureuse paix d’une idylle éternelle ? '''Tout devrait être interchangeable, les races, les patries, les classes, les sexes.''' Mais, voilà, il y a la liberté, c’est-à-dire la capacité d’inventer du nouveau, de frayer hors des chemins battus, d’ouvrir de nouveaux horizons, d’''errer'' aussi, de tomber, de trébucher, comme de monter et de marcher droit. Si nous ne parlons pas tous encore l’espéranto, c’est que nous sommes, malheureusement, des êtres libres, et qu’étant libres, il nous faut ces langues diverses où s’exprime la diversité de nos âmes nationales. Si nous ne formons pas encore une seule humanité, c’est encore et toujours parce que nous sommes libres et que les patries, comme les a très bien définies [[Georges Valois]], ce sont “les formes diverses de l’expérience humaine”. Si nous ne voulons pas nous laisser absorber tous par l’État, c’est encore et toujours parce que nous sommes libres, et qu’étant libres, nous formons des classes diverses invincibles à l’uniformité étatique. Si même il y a deux sexes, et si cette dualité est invincible à tous les féminismes du monde, c’est encore que nous sommes libres et que la diversité sexuelle était nécessaire à la formation du couple conjugal, organe de la Justice. » | ||
+ | {{Réf Livre | ||
+ | |auteur=Édouard Berth | ||
+ | |titre=Les Méfaits des intellectuels | ||
+ | |année d'origine=1914 | ||
+ | |éditeur=Kontre Kulture | ||
+ | |année=2013 | ||
+ | |ISBN=9782367250373 | ||
+ | |page=243-244}} | ||
+ | |||
+ | « [...] la philosophie politique de la Révolution a fait complètement faillite ; la démocratie n’apparaît plus que comme un régime de pure dissolution. Deux mouvements, synchroniques et convergents, l’un à l’extrême-droite, l’autre à l’extrême-gauche, en ont commencé l’investissement et l’assaut : pour le salut du monde moderne et la grandeur de notre humanité latine, il faut que ce double assaut emporte la citadelle et aboutisse à édifier un ''ordre antidémocratique'', où l’autorité et la liberté, l’État et la société civile, se balançant l’un l’autre, créeront un nouvel équilibre social et ouvriront une ère classique nouvelle. » | ||
+ | {{Réf Livre | ||
+ | |auteur=Édouard Berth | ||
+ | |titre=Les Méfaits des intellectuels | ||
+ | |année d'origine=1914 | ||
+ | |éditeur=Kontre Kulture | ||
+ | |année=2013 | ||
+ | |ISBN=9782367250373 | ||
+ | |page=255-256}} | ||
+ | |||
+ | « Je nie que la démocratie soit un régime populaire ; j’affirme [...] que ce n’est qu’une aristocratie déguisée, et la pire de toutes, l’aristocratie des pires, des médiocres, des canailles, en tout genre, ''in omni genere et modo''. » | ||
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+ | — Édouard Berth, Lettre à Édouard Droz, 10 janvier 1913 | ||
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+ | « Contre ce règne des spéculateurs et des financiers, caractérisés par une lâcheté essentielle, et qui ne peut se maintenir que par l’habileté et la ruse, il n’y a donc, selon M. Pareto, qu’un recours celui de la force brutale. Contre l’or, il n’y a que le fer qui puisse prévaloir, et c’est pourquoi dans tout ce monde moderne, ploutocratisé jusque dans les moelles, il y a un préjugé si universel contre la violence, et, dans toutes les classes, un si grand esprit de conciliation. La transaction est, naturellement, la loi essentielle d’un monde marchand : sur un marché, tout peut et doit se marchander. La Finance, comme le disait Nietzsche dans le passage que je citais plus haut, favorise la puissance de la moyenne, c’est-à-dire de la médiocrité qui, en l’absence de toute conviction forte, est toujours pour la “tolérance”, pour la “liberté”, pour la “transaction”. Elle attaquera, elle minera sourdement tous les mouvementa d’idées qui pourraient faire prévaloir une valeur supérieure à la valeur marchande. Elle corrodera le catholicisme par le modernisme, qui est essentiellement une transaction entre la Foi chrétienne et le monde moderne ; la Philosophie par le pragmatisme, qui est un modernisme philosophique ; le socialisme et le nationalisme par le parlementarisme : partout enfin où elle flaire un esprit d’intransigeance guerrière susceptible de dresser et de maintenir contre elle quelque Absolu et quelque Surnaturel au sein de cet universel relativisme naturaliste du monde moderne si favorable à son règne, elle essaie immédiatement de l’entamer, de l’envelopper, de le “pacifier” [...]. » | ||
+ | {{Réf Livre | ||
+ | |auteur=Édouard Berth | ||
+ | |titre de la contribution=Satellites de la Ploutocratie | ||
+ | |titre=Cahiers du Cercle Proudhon | ||
+ | |année de la contribution=décembre 1912 | ||
+ | |éditeur=Avatar | ||
+ | |année=2007 | ||
+ | |section=Cahiers V-VI | ||
+ | |page=265}} | ||
+ | |||
+ | « [...] la bourgeoisie semble avoir réussi à entraîner tant l’aristocratie que le peuple dans l’orbite de son ignoble positivisme : l’aristocratie française est profondément enjuivée et livrée à ce qui constitue l’essence et la quintessence du matérialisme bourgeois, au Juif agioteur et bancocrate ; et le peuple français ne l’est pas moins, puisque l’on a pu voir successivement le socialisme et le syndicalisme passer à Israël et se faire les défenseurs de cette idéologie nauséabonde et pestilentielle, dont le malthusianisme, l’anticatholicisme et l’antinationalisme forment toute la substance. » | ||
+ | {{Réf Livre | ||
+ | |auteur=Édouard Berth | ||
+ | |titre de la contribution=Satellites de la Ploutocratie | ||
+ | |titre=Cahiers du Cercle Proudhon | ||
+ | |année de la contribution=décembre 1912 | ||
+ | |éditeur=Avatar | ||
+ | |année=2007 | ||
+ | |section=Cahiers V-VI | ||
+ | |page=265}} | ||
+ | |||
+ | « À toutes les époques de l’histoire, on a vu ces aristocraties oisives, absentéistes, courtisanesques, avec leur “domestique intellectuel”, les gens de lettres et autres histrions de plume, chargés de chatouiller agréablement leurs sens et leur esprit, donner dans cet humanitarisme abstrait et ce cosmopolitisme pratique qui mènent rapidement un peuple à la mort. » | ||
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+ | |auteur=Édouard Berth | ||
+ | |titre de la contribution=Satellites de la Ploutocratie | ||
+ | |titre=Cahiers du Cercle Proudhon | ||
+ | |année de la contribution=décembre 1912 | ||
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+ | |année=2007 | ||
+ | |section=Cahiers V-VI | ||
+ | |page=264}} | ||
+ | |||
+ | « ''“Les ouvriers n’ont pas de patrie”'' dit le ''Manifeste communiste'' : au contraire, dirai-je, les ouvriers ont une patrie plus encore que les bourgeois, qu’on pourrait considérer, eux, comme étant les vrais “sans-patrie” ; car le riche est le vrai “déraciné” qui, partout dans le monde, où qu’il se trouve, se trouve bien, précisément grâce à sa richesse ; tandis que l’homme du peuple, le pauvre, dépaysé, déraciné, transplanté, livré à la double domination capitaliste et étrangère, est doublement esclave et malheureux. En fait, dans l’histoire, ce sont les classes riches qui, le plus souvent, pour un ignoble intérêt de classe, ont vendu la patrie à prix d’or, ''semper auro vendiderunt patriam'', alors que les classes populaires la défendaient avec l’acharnement le plus magnifique. L’homme du peuple est immergé dans sa patrie bien plus profondément que l’homme des classes riches, dont l’existence abstraite et transcendantale fait presque naturellement un habitant de ''Cosmopolis''. » | ||
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+ | |auteur=Édouard Berth | ||
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+ | |page=264}} | ||
+ | |||
+ | « [...] l’État dreyfusien a, délibérément, depuis dix ans, fait tout ce qu’il a pu pour détruire l’esprit militaire et transformer l’armée en une bonne à tout faire, en une armée pacifiste [...]. » | ||
+ | {{Réf Livre | ||
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+ | |année=2007 | ||
+ | |section=Cahiers V-VI | ||
+ | |page=260}} | ||
+ | |||
+ | « [...] on comprend l’influence énorme d’Israël, tant dans le monde conservateur que dans le monde révolutionnaire (voir ''Le Gaulois'' du Juif converti Arthur Meyer et ''L’Humanité'' de Jean Jaurès), quand on a bien saisi ces tendances du monde moderne, livré tout entier à la stupidité judéo-conservatrice d’une bourgeoisie qui, assise bien confortablement à la table de l’État, sue de peur et claque des dents à la seule vision du spectre de la Guerre ou de la Révolution [...]. » | ||
+ | {{Réf Livre | ||
+ | |auteur=Édouard Berth | ||
+ | |titre de la contribution=Satellites de la Ploutocratie | ||
+ | |titre=Cahiers du Cercle Proudhon | ||
+ | |année de la contribution=décembre 1912 | ||
+ | |éditeur=Avatar | ||
+ | |année=2007 | ||
+ | |section=Cahiers V-VI | ||
+ | |page=254-255}} | ||
+ | |||
+ | « [...] '''cette démocratie bavarde et couarde, livrée tout entière aux mercantis de la Plume, de la Bourse et de l’Urne, et qui n’est qu’une des formes les plus cyniques de l’exploitation populaire.''' » | ||
+ | {{Réf Livre | ||
+ | |auteur=Édouard Berth | ||
+ | |titre de la contribution=Proudhon | ||
+ | |titre=Cahiers du Cercle Proudhon | ||
+ | |année de la contribution=janvier-février 1912 | ||
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Citations
« [...] c’est dans le Travail, substitut de la guerre, et les vertus ouvrières, aussi hautes que les vertus guerrières, que la nouvelle élite sociale puisera sa force et sa grandeur. »
« L’abstraction libertaire n’est nullement [...] génératrice de liberté réelle. »
« La bourgeoisie, à proprement parler, n’a pas d’idée sociale ; le régime social bourgeois, c'est l’anarchie pure et simple ; il n’y a plus de cité ; le caractère social des actes n'apparaît plus ; aucun principe supérieur et idéal ne vient plus tirer les individus hors du cercle étroit de leur vision égoïste. C’est que l’idée sociale ne peut guère revêtir que deux formes : elle est militaire ou ouvrière ; elle ne peut être bourgeoise. »
« Ces messieurs, en effet, ne pensent nullement, avec Proudhon, que le guerrier soit l’idéal de la dignité virile ; tous ces “femmelins”, en raison même de leur féminisme essentiel et de leur impuissance, détestent a priori ce qu’ils se sentent bien incapables d’avoir ou d’acquérir : la force, la loyauté, la droiture, le sentiment de l'honneur du soldat, eux les fourbes et les tortueux, qui préfèrent toujours les voies obliques et les moyens détournés d’arriver à la puissance, et qui, boursicotiers sur la foire aux Idées, sont comme leurs compères, les boursicotiers de la Bourse, complètement dénués du sentiment de l’Honneur et voués éternellement à la Ruse, cette arme des faibles. »
« [...] tout le XVIIIe siècle, ce siècle “spirituel et plat, avec un fond canaille” sera libertin et déjà pornographique ; c’est le commencement du mercantilisme littéraire ; les gens de lettres font fortune avec leurs écrits, ils prétendent arriver à l’indépendance par l’argent, et, soumis à l’opinion, qu’il faut flatter pour régner, ils écrivent des ordures : la royauté de Voltaire devait aboutir à l’“empire pornocratique” de Zola ! Bancocratie et pornocratie ont toujours été de pair. »
« Il est étonnant comme les Juifs aiment l’Art, comme ils reniflent avec cette sensualité particulière à leur race tout ce qui est artistique : Juifs de musique, Juifs de théâtre, Juifs de restauration gothique et d’almanachs des Galeries Lafayette, ils sont tous très artistes, très raffinés et très dilettantes : et l’on conçoit qu'un Gohier, en qui revit toute la rude et mâle franchise d'un Proudhon, leur paraisse un rustre et un “salaud” ! »
« [...] l’aristocratie véritable, je l’ai déjà dit, n’est nullement constituée par des qualités purement intellectuelles ; elle est guerrière et héroïque, elle est traditionnelle, elle est historique ; elle s’appuie sur des réalités charnelles, le sang, l’hérédité physique, la race : rien de plus anti-intellectuel qu’une aristocratie digne de ce nom ; et ce qui, historiquement, perd les aristocraties, c’est précisément lorsque le noble, quittant la Terre pour la Ville et la Cour, et passant du régime de la guerre à celui du spectacle, devient un intellectuel, un bel-esprit, comme au XVIIIe siècle ; il se mue alors en un “démocrate” qui, perdant le sens de réalités traditionnelles, se trouve à la merci de toutes les billevesées et nués idéologiques des sociétés en décadence. Au surplus, l’aristocratie véritable n’éprouve nullement pour le peuple ce mépris transcendantal, que nous découvrons toujours chez l’Intellectuel : au contraire, entre le peuple et l’aristocratie, il y a une véritable confraternité et intelligence réciproques. C’est lorsque le noble devient un intellectuel et un parasite, que l’on voit se creuser entre lui et le peuple ce fossé de haine et de mésintelligence qui aboutit aux “aristocrates à la lanterne” de la Révolution. La démocratie est, au contraire, profondément intellectualiste : antitraditionnelle, antiphysique, comme dirait Rabelais, antiréaliste, idéaliste échevelée, elle ne veut connaître que des “esprits purs”, détachés de tout lien historique et naturel, planant au-dessus du Temps et de l’Espace, perdus dans la contemplation des Idées claire et distinctes. Et faut-il s’étonner que cette démocratie n’ait rien de populaire ? Qu’y a-t-il, en effet, de moins accessible au peuple que cet idéalisme transcendantal ? Le peuple, comme l’aristocratie, est une réalité historique, une réalité charnelle ; ce n’est pas l’Idée pure qui le constitue, mais le sang, mais des traditions, mais la race, toutes choses physiques et non intellectuelles. La démocratie intellectualiste moderne, telle que notre Sorbonne l’incarne avec son rationalisme cartésien et encyclopédiste, est, comme Proudhon l’avait bien vue, une “aristocratie déguisée”, et, je le répète, la plus dure, la plus néfaste, la plus ruineuse des aristocraties ; car elle est la Pédantocratie et le Mandarinat de gens inaptes à la Guerre comme au Travail et dont le règne ne peut aboutir qu’à la ruine de la Patrie comme de la Production. »
« [...] les Intellectuels, tous ceux qu’on pourrait appeler les bureaucrates de la pensée, et qui prétendent substituer à la souple et vivante réalité le formalisme raide de règlements administratifs. »
« [...] nos intellectuels ne comprennent naturellement pas plus la grève que la guerre ; pacifistes sociaux, comme ils sont pacifistes internationaux, ils rêvent d’arbitrage obligatoire : pourquoi, en effet, au lieu de combattre, ne pas raisonner, négocier, transiger ? La grève est une perte de temps, de forces, d’argent : pourquoi tout ce gaspillage, quand on peut par la dialectique de la Raison pure obtenir les mêmes résultats ! »
« [...] Tradition et Révolution constituent les deux forces dont l’antagonisme doit produire l’équilibre social [...].
[...] il n’y a pas contradiction, mais collaboration, entre la Tradition et la Révolution [...]. »
« D’où nous vient, en effet, cette conception de la liberté ? Elle nous vient, au fond, — ou du moins elle a été plus largement socialisée par lui dans le monde moderne — du capitalisme. L’ordre économique ancien reflétait, avant 89, l’ordre religieux et métaphysique, dont l’ordre royal lui-même n’était qu’un reflet. L’industrie n’avait pas le droit d’innover en dehors des règlements ; il fallait une permission royale. Le capitalisme ne put pas longtemps supporter de telles gênes ; il lui fallut la liberté, c’est-à-dire, précisément, le droit d’innover en dehors de tout règlement, de toute police, de tout ordre royal ou autre. La liberté est fille de l’industrie, qui sans cesse innove, invente, cherche du nouveau. »
« [...] la démocratie, comme l’anarchisme et le “marxisme orthodoxe”, sont des mouvements abstraits, des systèmes d’idées abstraites, se mouvant dans la sphère traditionnelle des classiques antinomies de l’individu et de l’État, de la liberté et de l’autorité, de la science et de l’action, de la force et du droit, et impuissants à les dépasser ; la démocratie, qui, originellement, est un mouvement libertaire de limitation du pouvoir absolu, s’érige elle-même en pouvoir absolu et verse dans le plus complet des étatismes. »
« [...] l’Angleterre est, incontestablement, le pays “marchand” par excellence, une sorte de grande Carthage moderne, la terre classique du “libre-échange” et des théories manchestériennes, en vertu desquelles le monde est conçu sous l’aspect commercial, comme un vaste marché, “au contact duquel tout se dissout et où les hommes ne sont plus que des porteurs de marchandises” [...]. [...] le parlementarisme n’est-il pas une chose d’importation anglaise ? Et l’Angleterre n’est-elle pas la terre classique du parlementarisme, comme elle l’est du capitalisme marchand ? »
« La propriété, en d’autres termes, est devenue abstraite ; elle s’est faite valeur d’échange ; elle s’est muée en chose urbaine ; elle s’est, en un mot, embourgeoisée. Et l’opposition de l’échange et de la production se ramène à l’opposition de la ville et de la campagne [...]. La ville, en effet, c’est éminemment un lieu d’échange ; c’est le marché et c’est la foire ; c’est aussi le lieu du Gouvernement, de la Cour ou du Parlement ; la ville, c’est la démocratie et c’est l’État, — la démocratie n’étant, comme l’expérience le prouve chaque jour davantage, que l’idée de l’État portée à son plus haut degré d’extension et d’expansion ; et c’est enfin le lieu s’élaborent les idéologies, les idées abstraites ; c’est la patrie des Intellectuels, le domicile d’élection de l’Intelligence : en un mot, la ville, c’est tout à la fois l’échange, le concept et l’État ; elle est le lieu de concentration des marchands, des intellectuels et des politiciens. »
« [...] le compagnon-né du bourgeois libéral, démocrate et révolutionnaire, la dupe prédestinée de l’illusion démocratique, de l’idéologie humanitaire, on peut dire aujourd’hui dreyfusarde, ce mot ayant acquis un sens merveilleusement symbolique, et du jaurésisme, ce dernier produit de l’évolution des idées... modernes concentrant en lui d’ailleurs tout le vide fumeux de l’abstraction pseudo-révolutionnaire-messianiste bourgeoise et tout le néant de la phrase révolutionnaire ne servant qu’à dissimuler les réalisations les plus pratiques et à couvrir les réalités les plus grossières et les plus... juives. »
« La démocratie, on l’a dit bien souvent, ne connaît que l’individu, l’individu abstrait, la monade individuelle ; la société démocratique n’est que la juxtaposition de ces unités individuelles abstraites que sont les citoyens ; et le suffrage universel n’est que le moyen d’en faire la sommation. »
« [...] c’est ainsi qu’en réalité la démocratie conçoit la liberté : c’est la liberté de la monade ou, si l’on aime mieux, la liberté d’Épicure, retiré du monde, dans la paix de son égoïste et solitaire ataraxie, loin des soucis et des tracas de la vie publique, libre et souverain dans sa solitude et son néant. »
« [...] nous sommes fatigués de cette sérénité socratique et alexandrine d’un monde tout logique, qui, au premier contact avec les réalités tragiques, nous laisse si désemparés ; et, comme Socrate s’exerçant à la musique, nous pressentons qu’il y a, par delà la science, un monde de l’art, un monde mystérieux et enchanté, le monde du sublime et du beau, enfant de la Liberté créatrice. Nous ne croyons plus à cette raison cartésienne, pour qui l’évidence est le critérium de la vérité ; car nous avons appris qu’il y a, comme dit Proudhon, une raison collective dont les démarches ne sont pas analogues à celles de notre raison individuelle, ce que le catholicisme exprime en parlant des desseins impénétrables de la Providence, et Hegel, “des ruses de la Raison” ; et nous savons que le monde est un phénomène mystique, que nous sommes impliqués dans une action qui nous dépasse et que le drame, dont nous sommes un instant les acteurs, se développe sur une scène à la fois si grandiose, si terrible et si magnifique, que nous ne pouvons que par lueurs, par les ressources d’une intuition, comme dit M. Bergson, évanouissante, en pressentir et en deviner l’élan vertigineux et la sublime grandeur. »
« La liberté a toujours été odieuse à tous les dogmatistes sociaux, à tous les intellectualistes, à tous ceux qui rêvent d’enfermer la société dans des cadres figés et qui ne tolèrent d’autre liberté que celle du bien — le bien décrété par leur despotisme éclairé. Tous ces gens, fanatiques d’unité, supportent mal l’inévitable variété des êtres et des choses ; ils voudraient tout résorber dans l’Un. Pourquoi, en effet, des patries ? Pourquoi des langues diverses ? Pourquoi des classes ? Pourquoi des sexes ? Pourquoi pas une seule humanité, une seule langue, un seul sexe, une association unique — sans guerres, sans antagonismes, sans luttes, dans la bienheureuse paix d’une idylle éternelle ? Tout devrait être interchangeable, les races, les patries, les classes, les sexes. Mais, voilà, il y a la liberté, c’est-à-dire la capacité d’inventer du nouveau, de frayer hors des chemins battus, d’ouvrir de nouveaux horizons, d’errer aussi, de tomber, de trébucher, comme de monter et de marcher droit. Si nous ne parlons pas tous encore l’espéranto, c’est que nous sommes, malheureusement, des êtres libres, et qu’étant libres, il nous faut ces langues diverses où s’exprime la diversité de nos âmes nationales. Si nous ne formons pas encore une seule humanité, c’est encore et toujours parce que nous sommes libres et que les patries, comme les a très bien définies Georges Valois, ce sont “les formes diverses de l’expérience humaine”. Si nous ne voulons pas nous laisser absorber tous par l’État, c’est encore et toujours parce que nous sommes libres, et qu’étant libres, nous formons des classes diverses invincibles à l’uniformité étatique. Si même il y a deux sexes, et si cette dualité est invincible à tous les féminismes du monde, c’est encore que nous sommes libres et que la diversité sexuelle était nécessaire à la formation du couple conjugal, organe de la Justice. »
« [...] la philosophie politique de la Révolution a fait complètement faillite ; la démocratie n’apparaît plus que comme un régime de pure dissolution. Deux mouvements, synchroniques et convergents, l’un à l’extrême-droite, l’autre à l’extrême-gauche, en ont commencé l’investissement et l’assaut : pour le salut du monde moderne et la grandeur de notre humanité latine, il faut que ce double assaut emporte la citadelle et aboutisse à édifier un ordre antidémocratique, où l’autorité et la liberté, l’État et la société civile, se balançant l’un l’autre, créeront un nouvel équilibre social et ouvriront une ère classique nouvelle. »
« Je nie que la démocratie soit un régime populaire ; j’affirme [...] que ce n’est qu’une aristocratie déguisée, et la pire de toutes, l’aristocratie des pires, des médiocres, des canailles, en tout genre, in omni genere et modo. »
— Édouard Berth, Lettre à Édouard Droz, 10 janvier 1913
« Contre ce règne des spéculateurs et des financiers, caractérisés par une lâcheté essentielle, et qui ne peut se maintenir que par l’habileté et la ruse, il n’y a donc, selon M. Pareto, qu’un recours celui de la force brutale. Contre l’or, il n’y a que le fer qui puisse prévaloir, et c’est pourquoi dans tout ce monde moderne, ploutocratisé jusque dans les moelles, il y a un préjugé si universel contre la violence, et, dans toutes les classes, un si grand esprit de conciliation. La transaction est, naturellement, la loi essentielle d’un monde marchand : sur un marché, tout peut et doit se marchander. La Finance, comme le disait Nietzsche dans le passage que je citais plus haut, favorise la puissance de la moyenne, c’est-à-dire de la médiocrité qui, en l’absence de toute conviction forte, est toujours pour la “tolérance”, pour la “liberté”, pour la “transaction”. Elle attaquera, elle minera sourdement tous les mouvementa d’idées qui pourraient faire prévaloir une valeur supérieure à la valeur marchande. Elle corrodera le catholicisme par le modernisme, qui est essentiellement une transaction entre la Foi chrétienne et le monde moderne ; la Philosophie par le pragmatisme, qui est un modernisme philosophique ; le socialisme et le nationalisme par le parlementarisme : partout enfin où elle flaire un esprit d’intransigeance guerrière susceptible de dresser et de maintenir contre elle quelque Absolu et quelque Surnaturel au sein de cet universel relativisme naturaliste du monde moderne si favorable à son règne, elle essaie immédiatement de l’entamer, de l’envelopper, de le “pacifier” [...]. »
« [...] la bourgeoisie semble avoir réussi à entraîner tant l’aristocratie que le peuple dans l’orbite de son ignoble positivisme : l’aristocratie française est profondément enjuivée et livrée à ce qui constitue l’essence et la quintessence du matérialisme bourgeois, au Juif agioteur et bancocrate ; et le peuple français ne l’est pas moins, puisque l’on a pu voir successivement le socialisme et le syndicalisme passer à Israël et se faire les défenseurs de cette idéologie nauséabonde et pestilentielle, dont le malthusianisme, l’anticatholicisme et l’antinationalisme forment toute la substance. »
« À toutes les époques de l’histoire, on a vu ces aristocraties oisives, absentéistes, courtisanesques, avec leur “domestique intellectuel”, les gens de lettres et autres histrions de plume, chargés de chatouiller agréablement leurs sens et leur esprit, donner dans cet humanitarisme abstrait et ce cosmopolitisme pratique qui mènent rapidement un peuple à la mort. »
« “Les ouvriers n’ont pas de patrie” dit le Manifeste communiste : au contraire, dirai-je, les ouvriers ont une patrie plus encore que les bourgeois, qu’on pourrait considérer, eux, comme étant les vrais “sans-patrie” ; car le riche est le vrai “déraciné” qui, partout dans le monde, où qu’il se trouve, se trouve bien, précisément grâce à sa richesse ; tandis que l’homme du peuple, le pauvre, dépaysé, déraciné, transplanté, livré à la double domination capitaliste et étrangère, est doublement esclave et malheureux. En fait, dans l’histoire, ce sont les classes riches qui, le plus souvent, pour un ignoble intérêt de classe, ont vendu la patrie à prix d’or, semper auro vendiderunt patriam, alors que les classes populaires la défendaient avec l’acharnement le plus magnifique. L’homme du peuple est immergé dans sa patrie bien plus profondément que l’homme des classes riches, dont l’existence abstraite et transcendantale fait presque naturellement un habitant de Cosmopolis. »
« [...] l’État dreyfusien a, délibérément, depuis dix ans, fait tout ce qu’il a pu pour détruire l’esprit militaire et transformer l’armée en une bonne à tout faire, en une armée pacifiste [...]. »
« [...] on comprend l’influence énorme d’Israël, tant dans le monde conservateur que dans le monde révolutionnaire (voir Le Gaulois du Juif converti Arthur Meyer et L’Humanité de Jean Jaurès), quand on a bien saisi ces tendances du monde moderne, livré tout entier à la stupidité judéo-conservatrice d’une bourgeoisie qui, assise bien confortablement à la table de l’État, sue de peur et claque des dents à la seule vision du spectre de la Guerre ou de la Révolution [...]. »
« [...] cette démocratie bavarde et couarde, livrée tout entière aux mercantis de la Plume, de la Bourse et de l’Urne, et qui n’est qu’une des formes les plus cyniques de l’exploitation populaire. »
Bibliographie