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== Citations ==
  
« Dans la réalité, la différence des talents naturels entre les individus est bien moindre que nous le croyons et les aptitudes si différentes qui semblent distinguer les hommes de diverses professions quand ils sont parvenus à la maturité de l’âge, ne sont pas tant la cause que l’effet de la division du travail en beaucoup de circonstances. La différence entre les hommes adonnés aux professions les plus opposées, entre un philosophe par exemple et un portefaix, semble provenir beaucoup moins de la nature que de l’habitude et de l’éducation. »
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« La naissance et la fortune sont évidemment les deux circonstances qui contribuent le plus à placer un homme au-dessus d’un autre. Ce sont les deux grandes sources des distinctions personnelles, et ce sont, par conséquent, les causes principales qui établissent naturellement de l’autorité et de la subordination parmi les hommes. »
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Adam_Smith Adam Smith], ''Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations''
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« Si un pays étranger peut nous fournir une marchandise à meilleur marché que nous ne sommes en état de l’établir nous-mê­mes, il vaut bien mieux que nous la lui achetions avec quelque partie du produit de notre propre industrie, employée dans le genre dans lequel nous avons quelque avan­tage. »
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« Aucune société ne peut prospérer et être heureuse, dans laquelle la plus grande partie des membres est pauvre et misérable. »
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« La maxime de tout chef de famille prudent est de ne jamais essayer de faire chez soi la chose qui lui coûtera moins à acheter qu’à faire. »
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Adam_Smith Adam Smith], ''Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations''
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« Chaque individu en poursuivant son intérêt est amené à remplir une fin qui n'entre nullement dans ses intentions. »
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« Par conséquent, puisque chaque individu tâche, le plus qu’il peut, 1° d’employer son capital à faire valoir l’industrie nationale, et 2° de diriger cette industrie de manière à lui faire produire la plus grande valeur possible, chaque individu travaille nécessairement à rendre aussi grand que possible le revenu annuel de la société. À la vérité, son intention, en général, n’est pas en cela de servir l’intérêt public, et il ne sait même pas jusqu’à quel point il peut être utile à la société. En préférant le succès de l’industrie nationale à celui de l’industrie étrangère, il ne pense qu’à se donner personnellement une plus grande sûreté ; et en dirigeant cette industrie de manière à ce que son produit ait le plus de valeur possible, il ne pense qu’à son propre gain ; en cela, comme dans beaucoup d’autres cas, '''il est conduit par une main invisible à remplir une fin qui n’entre nullement dans ses intentions''' ; et ce n’est pas toujours ce qu’il y a de plus mal pour la société, que cette fin n’entre pour rien dans ses intentions. Tout en ne cherchant que son intérêt personnel, il travaille souvent d’une manière bien plus efficace pour l’intérêt de la société, que s’il avait réellement pour but d’y travailler. Je n’ai jamais vu que ceux qui aspiraient, dans leurs entreprises de commerce, à travailler pour le bien général, aient fait beaucoup de bon­nes choses. Il est vrai que cette belle passion n’est pas très-commune parmi les mar­chands, et qu’il ne faudrait pas de longs discours pour les en guérir. »
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Adam_Smith Adam Smith]
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« Ce n’est pas de la bienveillance du boucher, du brasseur ou du boulanger qu’il faut espérer notre dîner, mais de leur propre intérêt. »
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« Ce n’est pas de la bienveillance du boucher, du marchand de bière et du boulanger, que nous attendons notre dîner, mais bien du soin qu’ils apportent à leurs intérêts. Nous ne nous adressons pas à leur humanité, mais à leur égoïsme ; et ce n’est jamais de nos besoins que nous leur parlons, c’est toujours de leur avantage. Il n’y a qu’un mendiant qui puisse se résoudre à dépendre de la bienveillance d’autrui [...]. »
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Adam_Smith Adam Smith]
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« '''Un marchand, comme on l’a très-bien dit, n’est nécessairement citoyen d’aucun pays en particulier. Il lui est, en grande partie, indifférent en quel lieu il tienne son commerce, et il ne faut que le plus léger dégoût pour qu’il se décide à emporter son capital d’un pays à un autre, et avec lui toute l’industrie que ce capital mettait en acti­vité.''' »
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Adam_Smith Adam Smith], 1776
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« Un père s'occupe plus de dix enfants que dix enfants d'un père. »
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« [...] je crois que, dans tous les pays du monde, la cupidité et l’injustice des princes et des gouvernements, abusant de la confiance des sujets, ont diminué par degrés la quantité réelle de métal qui avait été d’abord contenue dans les monnaies. »
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« Prenons un exemple dans une manufacture de la plus petite importance, mais où la ''division du travail'' s’est fait souvent remarquer : une manufacture d’épingles. Un homme qui ne serait pas façonné à ce genre d’ouvrage, dont la ''division du travail'' a fait un métier particulier, ni accoutumé à se servir des instruments qui y sont en usage, dont l’invention est probablement due encore à la ''division du travail'', cet ouvrier, quelque adroit qu’il fût, pourrait peut-être à peine faire une épingle dans toute sa journée, et certainement il n’en ferait pas une vingtaine. Mais de la manière dont cette industrie est maintenant conduite, non-seulement l’ouvrage entier forme un métier particulier, mais même cet ouvrage est divisé en un grand nombre de branches, dont la plupart constituent autant de métiers particuliers. Un ouvrier ''tire le fil à la bobille'', un autre le dresse, un troisième ''coupe la dressée'', un quatrième ''empointe'', un cinquième est employé à émoudre le bout qui doit recevoir la ''tête''. Cette ''tête'' est elle-même l’objet de deux ou trois opérations séparées : la ''frapper'' est une besogne particulière ; ''blanchir'' les épingles en est une autre ; c’est même un métier distinct et séparé que de ''piquer'' les papiers et d’y ''bouter'' les épingles ; enfin l’important travail de faire une épingle est divisé en dix-huit opérations distinctes ou environ, lesquelles, dans certaines fabriques, sont remplies par autant de mains différentes, quoique dans d’autres le même ouvrier en remplisse deux ou trois. J’ai vu une petite manufacture de ce genre qui n’employait que dix ouvriers, et où par conséquent quelques-uns d’eux étaient chargés de deux ou trois opérations. Mais, quoique la fabrique fût fort pauvre et, par cette raison, mal outillée, cependant, quand ils se mettaient en train, ils ve­naient à bout de faire entre eux environ douze livres d’épingles par jour ; or, chaque livre contient au delà de quatre mille épingles de taille moyenne. Ainsi ces dix ouvriers pouvaient faire entre eux plus de quarante-huit milliers d’épingles dans une journée ; donc chaque ouvrier, faisant une dixième partie de ce produit, peut être considéré comme donnant dans sa journée quatre mille huit cents épingles. Mais s’ils avaient tous travaillé à part et indépendamment les uns des autres, et s’ils n’avaient pas été façonnés à cette besogne particulière, chacun d’eux assurément n’eût pas fait vingt épingles, peut-être pas une seule, dans sa journée, c’est-à-dire pas, à coup sûr, la deux-cent-quarantième partie, et pas peut-être la quatre-mille-huit-centième partie de ce qu’ils sont maintenant en état de faire, en conséquence d’une division et d’une combinaison convenables de leurs différentes opérations. »
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« Apprenons donc ici-bas ces choses dont la connaissance puisse continuer dans le ciel. »
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{{DEFAULTSORT:Smith, Adam}}
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Adam_Smith Adam Smith], ''La Richesse des Nations''
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[[Category:Auctores]]
 
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{{Footer}}
=== [[:Category:Work|Work]] ===
 
 
 
« Ce qu'on achète avec de l'argent ou des marchandises est acheté par du travail, aussi bien que ce que nous acquérons à la sueur de notre front. Cet argent et ces marchandises nous épargnent, dans le fait, cette fatigue. »
 
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Adam_Smith Adam Smith], ''Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations'', 1776
 
 
 
=== [[:Category:Politics|Politics]] ===
 
 
 
« Ce qui est prudence dans la conduite d'un foyer, ne peut être folie dans la conduite d'une grande nation. »
 
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Adam_Smith Adam Smith]
 
 
 
=== [[:Category:Liberalism|Liberalism]] ===
 
 
 
« Tout homme, tant qu'il n'enfreint pas les lois de la justice, demeure en pleine liberté de suivre la route que lui montre son intérêt et de porter où il lui plaît son industrie et son capital, concurremment avec ceux de tout autre homme ou de toute autre classe d'hommes. »
 
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Adam_Smith Adam Smith]
 
 
 
« Chaque individu travaille nécessairement à rendre aussi grand que possible le revenu annuel de la société. A la vérité, son intention, en général n'est pas en cela de servir l'intérêt public, et il ne sait pas jusqu'à quel point il peut être utile à la société [...] ; il est conduit par une main invisible à remplir une fin qui ne rentre nullement dans ses intentions; et ce n'est pas toujours ce qu'il y a de plus mal pour la société, que cette fin n'entre en rien dans ses intentions. Tout en ne cherchant que son intérêt personnel, il travaille souvent d'une manière bien plus efficace pour l'intérêt de la société, que s'il avait réellement pour but d'y travailler. »
 
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Adam_Smith Adam Smith], ''Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations'', 1776
 
 
 
=== [[:Category:Tax|Tax]] ===
 
 
 
« L'impôt peut entraver l'industrie du peuple et le détourner de s'adonner à certaines branches de commerce ou de travail. »
 
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Adam_Smith Adam Smith]
 
 
 
« Un impôt inconsidérément établi offre beaucoup d'appât à la fraude. »
 
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Adam_Smith Adam Smith]
 
 
 
[[Category:Equality]]
 
[[Category:Economy]]
 
[[Category:Family]]
 
[[Category:Culture]]
 
[[Category:Work]]
 
[[Category:Politics]]
 
[[Category:Liberalism]]
 
[[Category:Tax]]
 
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Version actuelle datée du 18 novembre 2025 à 21:23

Adam Smith.jpg

Citations

« La naissance et la fortune sont évidemment les deux circonstances qui contribuent le plus à placer un homme au-dessus d’un autre. Ce sont les deux grandes sources des distinctions personnelles, et ce sont, par conséquent, les causes principales qui établissent naturellement de l’autorité et de la subordination parmi les hommes. »

— Adam Smith, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776), trad. Germain Garnier, Adolphe Blanqui, éd. Guillaumin, 1843, t. II, livre 5, chap. 1, p. 366


« Si un pays étranger peut nous fournir une marchandise à meilleur marché que nous ne sommes en état de l’établir nous-mê­mes, il vaut bien mieux que nous la lui achetions avec quelque partie du produit de notre propre industrie, employée dans le genre dans lequel nous avons quelque avan­tage. »

— Adam Smith, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776), trad. Germain Garnier, Adolphe Blanqui, éd. Guillaumin, 1843, t. II, livre 4, chap. 2, p. 36


« La maxime de tout chef de famille prudent est de ne jamais essayer de faire chez soi la chose qui lui coûtera moins à acheter qu’à faire. »

— Adam Smith, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776), trad. Germain Garnier, Adolphe Blanqui, éd. Guillaumin, 1843, t. II, livre 4, chap. 2, p. 36


« Par conséquent, puisque chaque individu tâche, le plus qu’il peut, 1° d’employer son capital à faire valoir l’industrie nationale, et 2° de diriger cette industrie de manière à lui faire produire la plus grande valeur possible, chaque individu travaille nécessairement à rendre aussi grand que possible le revenu annuel de la société. À la vérité, son intention, en général, n’est pas en cela de servir l’intérêt public, et il ne sait même pas jusqu’à quel point il peut être utile à la société. En préférant le succès de l’industrie nationale à celui de l’industrie étrangère, il ne pense qu’à se donner personnellement une plus grande sûreté ; et en dirigeant cette industrie de manière à ce que son produit ait le plus de valeur possible, il ne pense qu’à son propre gain ; en cela, comme dans beaucoup d’autres cas, il est conduit par une main invisible à remplir une fin qui n’entre nullement dans ses intentions ; et ce n’est pas toujours ce qu’il y a de plus mal pour la société, que cette fin n’entre pour rien dans ses intentions. Tout en ne cherchant que son intérêt personnel, il travaille souvent d’une manière bien plus efficace pour l’intérêt de la société, que s’il avait réellement pour but d’y travailler. Je n’ai jamais vu que ceux qui aspiraient, dans leurs entreprises de commerce, à travailler pour le bien général, aient fait beaucoup de bon­nes choses. Il est vrai que cette belle passion n’est pas très-commune parmi les mar­chands, et qu’il ne faudrait pas de longs discours pour les en guérir. »

— Adam Smith, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776), trad. Germain Garnier, Adolphe Blanqui, éd. Guillaumin, 1843, t. II, livre 4, chap. 2, p. 35


« Ce n’est pas de la bienveillance du boucher, du marchand de bière et du boulanger, que nous attendons notre dîner, mais bien du soin qu’ils apportent à leurs intérêts. Nous ne nous adressons pas à leur humanité, mais à leur égoïsme ; et ce n’est jamais de nos besoins que nous leur parlons, c’est toujours de leur avantage. Il n’y a qu’un mendiant qui puisse se résoudre à dépendre de la bienveillance d’autrui [...]. »

— Adam Smith, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776), trad. Germain Garnier, Adolphe Blanqui, éd. Guillaumin, 1843, t. II, livre 1, chap. 2, p. 19


« Un marchand, comme on l’a très-bien dit, n’est nécessairement citoyen d’aucun pays en particulier. Il lui est, en grande partie, indifférent en quel lieu il tienne son commerce, et il ne faut que le plus léger dégoût pour qu’il se décide à emporter son capital d’un pays à un autre, et avec lui toute l’industrie que ce capital mettait en acti­vité. »

— Adam Smith, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776), trad. Germain Garnier, Adolphe Blanqui, éd. Guillaumin, 1843, t. I, livre 3, chap. 4, p. 517


« Un particulier s’enrichit à employer une multitude d’ouvriers fabricants ; il s’appauvrit à entretenir une multitude de domestiques. »

— Adam Smith, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776), trad. Germain Garnier, Adolphe Blanqui, éd. Guillaumin, 1843, t. I, livre 2, chap. 3, p. 517


« [...] je crois que, dans tous les pays du monde, la cupidité et l’injustice des princes et des gouvernements, abusant de la confiance des sujets, ont diminué par degrés la quantité réelle de métal qui avait été d’abord contenue dans les monnaies. »

— Adam Smith, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776), trad. Germain Garnier, Adolphe Blanqui, éd. Guillaumin, 1843, t. I, livre 1, chap. IV, p. 34


« Prenons un exemple dans une manufacture de la plus petite importance, mais où la division du travail s’est fait souvent remarquer : une manufacture d’épingles. Un homme qui ne serait pas façonné à ce genre d’ouvrage, dont la division du travail a fait un métier particulier, ni accoutumé à se servir des instruments qui y sont en usage, dont l’invention est probablement due encore à la division du travail, cet ouvrier, quelque adroit qu’il fût, pourrait peut-être à peine faire une épingle dans toute sa journée, et certainement il n’en ferait pas une vingtaine. Mais de la manière dont cette industrie est maintenant conduite, non-seulement l’ouvrage entier forme un métier particulier, mais même cet ouvrage est divisé en un grand nombre de branches, dont la plupart constituent autant de métiers particuliers. Un ouvrier tire le fil à la bobille, un autre le dresse, un troisième coupe la dressée, un quatrième empointe, un cinquième est employé à émoudre le bout qui doit recevoir la tête. Cette tête est elle-même l’objet de deux ou trois opérations séparées : la frapper est une besogne particulière ; blanchir les épingles en est une autre ; c’est même un métier distinct et séparé que de piquer les papiers et d’y bouter les épingles ; enfin l’important travail de faire une épingle est divisé en dix-huit opérations distinctes ou environ, lesquelles, dans certaines fabriques, sont remplies par autant de mains différentes, quoique dans d’autres le même ouvrier en remplisse deux ou trois. J’ai vu une petite manufacture de ce genre qui n’employait que dix ouvriers, et où par conséquent quelques-uns d’eux étaient chargés de deux ou trois opérations. Mais, quoique la fabrique fût fort pauvre et, par cette raison, mal outillée, cependant, quand ils se mettaient en train, ils ve­naient à bout de faire entre eux environ douze livres d’épingles par jour ; or, chaque livre contient au delà de quatre mille épingles de taille moyenne. Ainsi ces dix ouvriers pouvaient faire entre eux plus de quarante-huit milliers d’épingles dans une journée ; donc chaque ouvrier, faisant une dixième partie de ce produit, peut être considéré comme donnant dans sa journée quatre mille huit cents épingles. Mais s’ils avaient tous travaillé à part et indépendamment les uns des autres, et s’ils n’avaient pas été façonnés à cette besogne particulière, chacun d’eux assurément n’eût pas fait vingt épingles, peut-être pas une seule, dans sa journée, c’est-à-dire pas, à coup sûr, la deux-cent-quarantième partie, et pas peut-être la quatre-mille-huit-centième partie de ce qu’ils sont maintenant en état de faire, en conséquence d’une division et d’une combinaison convenables de leurs différentes opérations. »

— Adam Smith, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776), trad. Germain Garnier, Adolphe Blanqui, éd. Guillaumin, 1843, t. I, livre 1, chap. I, p. 7-8