Différences entre les versions de « Ovide »
Ligne 108 : | Ligne 108 : | ||
{{Affiliation|https://lesdeuxcites.fr/livre/14848733-les-metamorphoses-ovide-les-belles-lettres|https://ec56229aec51f1baff1d-185c3068e22352c56024573e929788ff.ssl.cf1.rackcdn.com/attachments/medium/8/2/3/006041823.jpg}} | {{Affiliation|https://lesdeuxcites.fr/livre/14848733-les-metamorphoses-ovide-les-belles-lettres|https://ec56229aec51f1baff1d-185c3068e22352c56024573e929788ff.ssl.cf1.rackcdn.com/attachments/medium/8/2/3/006041823.jpg}} | ||
− | |||
{{DEFAULTSORT:Ovide}} | {{DEFAULTSORT:Ovide}} | ||
− | {{ | + | [[Category:Auctores]] |
+ | {{Footer}} |
Version du 12 mai 2023 à 04:12
Citations
« Partout où la puissance romaine s’étend sur la terre soumise, je serai lu par la bouche des hommes, et à travers tous les siècles, grâce à la renommée, si les pressentiments des poètes ont quelque vérité, je vivrai. »
« [...] c’est le jour seulement où sa vieillesse aura égalé le nombre des années du roi de Pylos qu’il rejoindra au céleste séjour les astres de sa famille. Cependant, prends cette âme, que le meurtre a séparée de son corps et fais-en une étoile éclatante ; je veux que le divin Jules, du haut de sa nouvelle demeure, garde toujours les yeux fixés sur mon Capitole et sur le forum.
À peine avait-il prononcé ces mots, que la bienfaisante Vénus s’était déjà transportée au lieu où siégeait le sénat ; invisible pour tous, elle ravit promptement l’âme au corps de son cher César et, sans lui permettre de se dissoudre dans les airs, elle la transporta parmi les astres du ciel. Tandis qu’elle la transportait, elle sentit que cette âme s’imprégnait de lumière et s’embrasait. Elle la laissa alors échapper de son sein. L’âme prend son vol plus haut que la lune ; traînant une chevelure de flamme qui trace dans l’espace un long sillage, c’est une étoile étincelante. »
« Ô temps insatiable, et toi, envieuse vieillesse, vous détruisez tout, et, tout ce que l’âge a gâté de sa dent, peu à peu vous l’achevez lentement par la mort. »
« Et puisque je suis emporté en pleine mer et que j’ai livré toutes mes voiles aux vents qui les gonflent, je vous dirai que, dans l’univers entier, il n’est rien qui dure. Tout s’écoule, et les êtres ne revêtent qu’une forme fugitive. Le temps lui-même passe d’un mouvement ininterrompu, tout comme un fleuve. »
« Le souffle de la vie est vagabond : il vient de là ici, d’ici va là, et se fixe dans les corps à son gré ; de celui des bêtes, il passe dans celui des hommes, et le souffle qui nous anima passe dans les bêtes, sans jamais rien perdre de sa vitalité. »
« Pygmalion, pour les avoir vues mener une existence vouée au crime, plein d’horreur pour les vices que la nature a prodigalement départis à la femme, vivait sans épouse, célibataire, et se passa longtemps d’une compagne partageant sa couche. Cependant, avec un art et un succès merveilleux, il sculpta dans l’ivoire à la blancheur de neige un corps auquel il donna une beauté qu’aucune femme ne peut tenir de la nature ; et il conçut de l’amour pour son œuvre. Elle avait toute l’apparence d’une véritable vierge, que l’on eût crue vivante et, si la pudeur ne l’en empêchait, désireuse de se mouvoir : tant l’art se dissimule grâce à son art même. Pygmalion s’émerveille, et son cœur s’enflamme pour ce simulacre de corps. Souvent il palpe des mains son œuvre pour se rendre compte si c’est de la chair ou de l’ivoire, et il ne s’avoue pas encore que c’est de l’ivoire. Il lui donne des baisers et s’imagine qu’ils lui sont rendus ; il lui parle, il la serre contre lui et croit sentir céder sous ses doigts la chair des membres qu’ils touchent ; la crainte le prit même que ces membres, sous la pression, ne gardassent une marque livide. Tantôt il lui prodigue les caresses, tantôt il lui apporte les présents qui sont bienvenus des jeunes filles, des coquillages, des cailloux, des lis, des balles peintes et des larmes tombées de l’arbre des Héliades. Il la pare aussi de vêtements, passe à ses doigts des bagues de pierres précieuses, à son cou de longs colliers ; à ses oreilles pendent de légères perles, des chaînettes sur sa poitrine. Tout lui sied, et, nue, elle ne paraît pas moins belle. Il la place sur des coussins teints avec le murex de Sidon, il lui décerne le nom de compagne de sa couche, il fait reposer son cou incliné sur un mol amas de plumes, comme si le contact devait lui en être sensible.
Le jour de la fête de Vénus, que tout Cypre célébrait en foule, était venu ; les génisses au cou de neige, l’arc de leurs cornes tout revêtu d’or, étaient tombées sous le couteau, et l’encens fumait à cette occasion ; Pygmalion, les rites accomplis, se tint debout devant les autels et, d’un ton craintif : “S’il est vrai, ô dieux, que vous pouvez tout accordez, je forme le vœu que mon épouse soit – et comme il n’ose dire : la vierge d’ivoire — semblable à la vierge d’ivoire”, dit-il. Vénus, qui assistait en personne, resplendissante d’or, aux fêtes données en son honneur, comprit ce que voulait dire ce souhait et, présage de l’amitié de la déesse, la flamme trois fois se raviva et une langue de feu en jaillit dans l’air.
Rentré chez lui, Pygmalion se rend auprès de sa statue de jeune fille et, se penchant sur le lit, il lui donna des baisers. Il lui sembla que sa chair devenait tiède. Il approche de nouveau sa bouche ; de ses mains il tâte aussi la poitrine : au toucher, l’ivoire s’amollit, et perdant sa dureté, il s’enfonce sous les doigts et cède, comme la cire de l’Hymette redevient molle au soleil et prend docilement sous le pouce qui la travaille toutes les formes, d’autant plus propre à l’usage qu’on use davantage d’elle. Frappé de stupeur, plein d’une joie mêlée d’appréhension et craignant de se tromper, l’amant palpe de nouveau de la main et repalpe encore l’objet de ses vœux. C’était un corps vivant : les veines battent au contact du pouce. Alors le héros de Paphos, en paroles débordantes de reconnaissance, rend grâce à Vénus et presse enfin de sa bouche une bouche qui n’est pas trompeuse. La vierge sentit les baisers qu’il lui donnait et rougit ; et, levant un regard timide vers la lumière, en même temps que le ciel, elle vit celui qui l’aimait. A leur union, qui est son ouvrage, Vénus est présente. Et quand, pour la neuvième fois, le croissant de la lune se referma sur son disque plein, la jeune femme mit au monde Paphos, de laquelle l’île tient son nom. »
« Orphée, le chantre du Rhodope, la reçoit sous cette condition, qu’il ne tournera pas ses regards en arrière jusqu’à ce qu’il soit sorti des vallées de l’Averne ; sinon, cette faveur sera rendue vaine. Ils s’acheminent, à travers un silence que ne trouble nulle voix, par les pentes d’un sentier abrupt, obscur, noyé dans un épais brouillard. Ils n’étaient plus éloignés, la limite franchie, de fouler la surface de la terre ; Orphée, tremblant qu’Eurydice ne disparût et avide de la contempler, tourna, entraîné par l’amour, les yeux vers elle ; aussitôt elle recula, et la malheureuse, tendant les bras, s’efforçant d’être retenue par lui, de le retenir, ne saisit que l’air inconsistant. »
« Déposant le sceptre qui charge sa main, le père et le maître des dieux [Jupiter], celui dont la dextre est armée de la foudre aux trois pointes, qui d’un signe de la tête ébranle le monde, revêt l’aspect d’un taureau et, mêlé au troupeau, mugit et, dans l’herbe tendre, promène sa beauté. Sa robe est, en effet, de la couleur de la neige qu’aucun pied dur n’a encore foulée et que l’Auster pluvieux n’a pas amollie. Sur son cou, font saillie les muscles ; son fanon pend jusqu’aux épaules ; ses cornes sont petites, il est vrai, mais telles qu’on les pourrait prétendre faites de mains d’homme, et plus diaphanes qu’une gemme d’eau pure. Rien de menaçant sur son front, de terrifiant dans son regard : tous ses traits respirent la paix. La fille d’Agénor [Europe] l’admire d’être si beau, de ne donner aucun signe d’humeur menaçante et combative ; mais malgré cette douceur, elle n’osa pas d’abord le toucher. Bientôt, elle s’approche et tend des fleurs au mufle blanc. Le dieu amoureux est tout joyeux et, en attendant la volupté qu’il espère, il couvre ses mains de baisers. Il a peine maintenant, il a peine à différer le reste. Et tantôt il folâtre et bondit dans l’herbe verte, tantôt il couche son flanc de neige sur le sable fauve ; et peu à peu, toute crainte disparue, il offre, tantôt son poitrail aux caresses de la main virginale, tantôt ses cornes aux chaînes de guirlandes de fleurs fraîches. La vierge, fille de roi, osa même, sans savoir sur quel dos elle se posait, s’asseoir sur l’échine du taureau. Alors le dieu, quittant insensiblement la terre et le rivage sec, effleure perfidement des pieds l’eau du bord, puis de là avance plus loin et emporte sa proie en pleine mer. Prise de peur, la jeune fille regarde derrière elle le rivage qu’elle quitte ; de sa main droite, elle se tient à une corne, de l’autre elle s’appuie sur la croupe ; la brise fait onduler ses vêtements frissonnants. »
Bibliographie