Différences entre les versions de « Pierre Boutang »
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+ | « L’âge des héros rebâtira un pouvoir ; il n’est pas de grand siècle du passé qui ne se soit donné cette tâche : même aux âges simplement humains, où les familles, lassées de grandeur, confiaient à quelque César leur destin, à charge de maintenir le droit commun, le pouvoir reconstruit gardait quelque saveur du monde précédent. '''Notre société n’a que des banques pour cathédrales''' ; elle n’a rien à transmettre qui justifie un nouvel “appel aux conservateurs” ; il n’y a, d’elle proprement dite, rien à conserver. Aussi sommes-nous libres de rêver que le premier rebelle, et serviteur de la légitimité révolutionnaire, sera le Prince chrétien. » | ||
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+ | « [...] toute vie humaine est close, toute civilisation est une digue contre le devenir qui anéantit ('''nos désespérés modernes sont essentiellement des désespérés urbains, habitants de villes où la détermination est presque perdue ; ils désespèrent, eux, de n’avoir rien à perdre'''). » | ||
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+ | « '''Les cités comme l’homme, et parce qu’elles sont l’œuvre des hommes, contiennent leur mort dont les signes se manifestent à ceux qui savent les interpréter.''' » | ||
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+ | « Le procès de Nuremberg, quelque “justes” que puissent être quelques-unes des condamnations qu’ils ont portées, est une dérision historique : qui ne voit ce qu’aurait été le procès de Washington en cas de victoire allemande ? '''Le bombardement de Hiroshima n’est-il pas équivalent, au point de vue de la conscience universelle, aux pires horreurs des camps de la mort ?''' | ||
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+ | La légalité est morte, parce que les hommes font des lois pour justifier leur force. Elle ne peut renaître que si une source du droit légitime est retrouvée. La légitimité a pour ''forme'', dans le gouvernement qui la réalise, une décision de faire des lois exprimant la vérité des rapports humains à l’intérieur d’une cité. » | ||
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« Il y a donc une attitude où l’homme accueille l’événement historique avec tout son passé, recherche et attend de l’histoire ce qui lui est ami, c’est-à-dire ce qui est capable d’''accomplir'' de très anciennes actions et de très anciens désirs. Et il y a l’attitude contraire qui commence par le refus du sujet de l’histoire et par une “déclaration d’étrangeté”. Cette sécession de l’homme (même lorsqu’elle prend la forme provisoire de la sécession d’une classe) constitue le véritable problème présent. » | « Il y a donc une attitude où l’homme accueille l’événement historique avec tout son passé, recherche et attend de l’histoire ce qui lui est ami, c’est-à-dire ce qui est capable d’''accomplir'' de très anciennes actions et de très anciens désirs. Et il y a l’attitude contraire qui commence par le refus du sujet de l’histoire et par une “déclaration d’étrangeté”. Cette sécession de l’homme (même lorsqu’elle prend la forme provisoire de la sécession d’une classe) constitue le véritable problème présent. » | ||
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« [...] '''il est de l’essence originelle de l’homme d’être engagé à sa communauté réelle, et de ''subordonner'' toute opinion et tout système de valeurs, si bien fondés qu’ils soient, lorsqu’il s’agit de l’existence de cette communauté''' [...]. » | « [...] '''il est de l’essence originelle de l’homme d’être engagé à sa communauté réelle, et de ''subordonner'' toute opinion et tout système de valeurs, si bien fondés qu’ils soient, lorsqu’il s’agit de l’existence de cette communauté''' [...]. » | ||
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Version actuelle datée du 11 mai 2023 à 21:18
Citations
« L’âge des héros rebâtira un pouvoir ; il n’est pas de grand siècle du passé qui ne se soit donné cette tâche : même aux âges simplement humains, où les familles, lassées de grandeur, confiaient à quelque César leur destin, à charge de maintenir le droit commun, le pouvoir reconstruit gardait quelque saveur du monde précédent. Notre société n’a que des banques pour cathédrales ; elle n’a rien à transmettre qui justifie un nouvel “appel aux conservateurs” ; il n’y a, d’elle proprement dite, rien à conserver. Aussi sommes-nous libres de rêver que le premier rebelle, et serviteur de la légitimité révolutionnaire, sera le Prince chrétien. »
« Moment terrible que celui où les cités se décomposent, où les normes mêmes de l’honneur, de la vénération et de la justice sont employées pour détruire l’honneur, la vénération, la justice [...]. »
« [...] toute vie humaine est close, toute civilisation est une digue contre le devenir qui anéantit (nos désespérés modernes sont essentiellement des désespérés urbains, habitants de villes où la détermination est presque perdue ; ils désespèrent, eux, de n’avoir rien à perdre). »
« Les cités comme l’homme, et parce qu’elles sont l’œuvre des hommes, contiennent leur mort dont les signes se manifestent à ceux qui savent les interpréter. »
« Le procès de Nuremberg, quelque “justes” que puissent être quelques-unes des condamnations qu’ils ont portées, est une dérision historique : qui ne voit ce qu’aurait été le procès de Washington en cas de victoire allemande ? Le bombardement de Hiroshima n’est-il pas équivalent, au point de vue de la conscience universelle, aux pires horreurs des camps de la mort ?
La légalité est morte, parce que les hommes font des lois pour justifier leur force. Elle ne peut renaître que si une source du droit légitime est retrouvée. La légitimité a pour forme, dans le gouvernement qui la réalise, une décision de faire des lois exprimant la vérité des rapports humains à l’intérieur d’une cité. »
« Il y a donc une attitude où l’homme accueille l’événement historique avec tout son passé, recherche et attend de l’histoire ce qui lui est ami, c’est-à-dire ce qui est capable d’accomplir de très anciennes actions et de très anciens désirs. Et il y a l’attitude contraire qui commence par le refus du sujet de l’histoire et par une “déclaration d’étrangeté”. Cette sécession de l’homme (même lorsqu’elle prend la forme provisoire de la sécession d’une classe) constitue le véritable problème présent. »
Depuis la Révolution française, la « cité n’était plus fondée dans son être. Elle devait, pour ainsi dire, se justifier à chaque instant par son contenu et par les avantages qu’elle apporte aux hommes. »
« [...] il est de l’essence originelle de l’homme d’être engagé à sa communauté réelle, et de subordonner toute opinion et tout système de valeurs, si bien fondés qu’ils soient, lorsqu’il s’agit de l’existence de cette communauté [...]. »
Bibliographie