Différences entre les versions de « Gustave Le Bon »
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{{Image|Gustave Le Bon 3|}} | {{Image|Gustave Le Bon 3|}} | ||
== Citations == | == Citations == | ||
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+ | « Si la jalousie, l’envie et la haine pouvaient être éliminés de l’univers, le socialisme disparaîtrait le même jour. » | ||
+ | {{Réf Livre | ||
+ | |auteur=Gustave Le Bon | ||
+ | |titre=Les incertitudes de l’heure présente | ||
+ | |année d'origine=1923 | ||
+ | |éditeur=Les amis de Gustave Le Bon | ||
+ | |année=1978 | ||
+ | |page=339}} | ||
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+ | « L’imprécision des doctrines socialistes est un élément de leur succès. Il importe pour un dogme de ne se préciser qu’après avoir triomphé. » | ||
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+ | |titre=Aphorismes du temps présent | ||
+ | |année d'origine=1913 | ||
+ | |éditeur=Les amis de Gustave Le Bon | ||
+ | |année=1978 | ||
+ | |page=247}} | ||
« Ce n’est pas aux lueurs de la raison qu’a été transformé le monde. [...] '''les systèmes philosophiques, bâtis sur des raisonnements, n’ont joué qu’un rôle insignifiant dans la vie des peuples et n’ont eu qu’une existence éphémère.''' Ils ne proposent en effet aux foules que des arguments, alors que l’âme humaine ne demande que des espérances. » | « Ce n’est pas aux lueurs de la raison qu’a été transformé le monde. [...] '''les systèmes philosophiques, bâtis sur des raisonnements, n’ont joué qu’un rôle insignifiant dans la vie des peuples et n’ont eu qu’une existence éphémère.''' Ils ne proposent en effet aux foules que des arguments, alors que l’âme humaine ne demande que des espérances. » | ||
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|page=16}} | |page=16}} | ||
− | « | + | « Avec la perte définitive de l’idéal ancien, la race finit par perdre entièrement son âme. Elle n’est plus qu’une poussière d’individus isolés et redevient ce qu’elle était à son point de départ : une foule. Elle en a tous les caractères transitoires sans consistance et sans lendemain. La civilisation n’a plus aucune fixité et est à la merci de tous les hasards. La plèbe est reine et les barbares avancent. La civilisation peut sembler brillante encore parce qu’elle possède la façade extérieure qu’un long passé a créée, mais c’est en réalité un édifice vermoulu que rien ne soutient plus et qui s’effondrera au premier orage. |
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+ | '''Passer de la barbarie à la civilisation en poursuivant un rêve, puis décliner et mourir dès que ce rêve a perdu sa force, tel est le cycle de la vie d’un peuple.''' » | ||
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|année=2013 | |année=2013 | ||
|ISBN=9782130620624 | |ISBN=9782130620624 | ||
− | |page= | + | |page=125}} |
− | « | + | « '''La restriction progressive de toutes les libertés chez certains peuples, malgré une licence extérieure qui leur donne l’illusion de les posséder, semble résulter de leur vieillesse tout autant que d’un régime quelconque. Elle constitue un des symptômes précurseurs de cette phase de décadence à laquelle aucune civilisation n’a pu échapper jusqu’ici.''' » |
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|auteur=Gustave Le Bon | |auteur=Gustave Le Bon | ||
− | | | + | |titre=Psychologie des foules |
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− | « Les | + | « Les inconvénients du suffrage universel sont évidemment trop visibles pour être méconnus. On ne saurait contester que les civilisations furent l’œuvre d’une petite minorité d’esprits supérieurs constituant la pointe d’une pyramide, dont les étages, s’élargissant à mesure que décroît la valeur mentale, représentent les couches profondes d’une nation. La grandeur d’une civilisation ne peut assurément dépendre du suffrage d’éléments inférieurs, représentant uniquement le nombre. Sans doute encore les suffrages des foules sont souvent bien dangereux. Ils nous ont déjà amené plusieurs invasions ; et avec le triomphe du socialisme, les fantaisies de la souveraineté populaire nous coûteront sûrement beaucoup plus cher encore. » |
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− | « | + | « Aujourd’hui devant la discussion et l’analyse, toute opinion perd son prestige ; ses angles s’usent vite, et il survit bien peu d’idées capables de nous passionner. L’homme moderne est de plus en plus envahi par l’indifférence. » |
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|ISBN=9782130620624 | |ISBN=9782130620624 | ||
− | |page= | + | |page=90}} |
− | « | + | « C’est un symptôme bien curieux de voir de nos jours papes, rois et empereurs, se soumettre au mécanisme de l’interview, pour exposer leur pensée, sur un sujet donné, au jugement des foules. On a pu dire jadis que la politique n’était pas chose de sentiment. Pourrait-on le dire actuellement encore en la voyant prendre pour guide les impulsions de foules mobiles ignorant la raison, et dirigées seulement par le sentiment ? » |
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− | |page= | + | |page=88-89}} |
− | « | + | « Les révolutions qui commencent sont en réalité des croyances qui finissent. » |
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« '''C’est toujours avec fureur que les croyants brisent les statues de leurs anciens dieux.''' » | « '''C’est toujours avec fureur que les croyants brisent les statues de leurs anciens dieux.''' » | ||
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|page=82}} | |page=82}} | ||
− | « ''' | + | « '''Laissons donc la raison aux philosophes, mais ne lui demandons pas trop d’intervenir dans le gouvernement des hommes. Ce n’est pas avec la raison, et c’est souvent malgré elle, que se sont créés des sentiments tels que l’honneur, l’abnégation, la foi religieuse, l’amour de la gloire et de la patrie, qui ont été jusqu’ici les grands ressorts de toutes les civilisations.''' » |
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|auteur=Gustave Le Bon | |auteur=Gustave Le Bon | ||
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|année=2013 | |année=2013 | ||
|ISBN=9782130620624 | |ISBN=9782130620624 | ||
− | |page= | + | |page=67}} |
− | « | + | « Avec tous ses progrès, la philosophie n’a pu encore offrir aux peuples aucun idéal capable de les charmer. Les illusions leur étant indispensables, ils se dirigent d’instinct, comme l’insecte allant à la lumière, vers les rhéteurs qui leur en présentent. Le grand facteur de l’évolution des peuples n’a jamais été la vérité, mais l’erreur. Et si le socialisme voit croître aujourd’hui sa puissance, c’est qu’il constitue la seule illusion vivante encore. Les démonstrations scientifiques n’entravent nullement sa marche progressive. Sa principale force est d’être défendu par des esprits ignorant assez les réalités des choses pour oser promettre hardiment à l’homme le bonheur. L’illusion sociale règne actuellement sur toutes les ruines amoncelées du passé, et l’avenir lui appartient. '''Les foules n’ont jamais eu soif de vérités.''' Devant les évidences qui leur déplaisent, elles se détournent, préférant déifier l’erreur, si l’erreur les séduit. Qui sait les illusionner est aisément leur maître ; qui tente de les désillusionner est toujours leur victime. » |
{{Réf Livre | {{Réf Livre | ||
|auteur=Gustave Le Bon | |auteur=Gustave Le Bon | ||
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|année=2013 | |année=2013 | ||
|ISBN=9782130620624 | |ISBN=9782130620624 | ||
− | |page= | + | |page=64}} |
− | « | + | « Chez les latins, le mot démocratie signifie surtout effacement de la volonté et de l’initiative de l’individu devant celles de l’État. Ce dernier est chargé de plus en plus de diriger, de centraliser, de monopoliser et de fabriquer. C’est à lui que tous les partis sans exception, radicaux, socialistes ou monarchistes, font constamment appel. Chez l’Anglo-Saxon, celui d’Amérique notamment, le même mot démocratie signifie au contraire développement intense de la volonté de l’individu, effacement de l’État, auquel en dehors de la police, de l’armée et des relations diplomatiques, on ne laisse rien diriger, pas même l’instruction. Le même mot possède donc chez ces deux peuples des sens absolument contraires. » |
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|auteur=Gustave Le Bon | |auteur=Gustave Le Bon | ||
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|année=2013 | |année=2013 | ||
|ISBN=9782130620624 | |ISBN=9782130620624 | ||
− | |page= | + | |page=63}} |
− | « Les | + | « Les hommes de la Révolution, s’imaginant copier les Grecs et les Romains, ne faisaient que donner à des mots anciens un sens qu’ils n’eurent jamais. Quelle ressemblance pouvait exister entre les institutions des Grecs et celles que désignent de nos jours les mots correspondants ? Qu’était alors une république, sinon une institution essentiellement aristocratique formée d’une réunion de petits despotes dominant une foule d’esclaves maintenus dans la plus absolue sujétion. Ces aristocraties communales, basées sur l’esclavage, n’auraient pu exister un instant sans lui. » |
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|auteur=Gustave Le Bon | |auteur=Gustave Le Bon | ||
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|année=2013 | |année=2013 | ||
|ISBN=9782130620624 | |ISBN=9782130620624 | ||
− | |page= | + | |page=61}} |
« Au lieu de préparer des hommes pour la vie, l’école ne les prépare qu’à des fonctions publiques où la réussite n’exige aucune lueur d’initiative. » | « Au lieu de préparer des hommes pour la vie, l’école ne les prépare qu’à des fonctions publiques où la réussite n’exige aucune lueur d’initiative. » | ||
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|page=53}} | |page=53}} | ||
− | « | + | « L’idée que les institutions peuvent remédier aux défauts des sociétés, que le progrès des peuples résulte du perfectionnement des constitutions et des gouvernements et que les changements sociaux s’opèrent à coups de décrets ; cette idée, dis-je, est très généralement répandue encore. La Révolution française l’eut pour point de départ et les théories sociales actuelles y prennent leur point d’appui. » |
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|auteur=Gustave Le Bon | |auteur=Gustave Le Bon | ||
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|année=2013 | |année=2013 | ||
|ISBN=9782130620624 | |ISBN=9782130620624 | ||
− | |page= | + | |page=49}} |
− | « Les | + | « Les vrais conducteurs des peuples sont ses traditions [...]. » |
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|ISBN=9782130620624 | |ISBN=9782130620624 | ||
− | |page= | + | |page=47}} |
− | « | + | « L’athéisme, s’il était possible de le faire accepter aux foules, aurait toute l’ardeur intolérante d’un sentiment religieux, et, dans ses formes extérieures, deviendrait bientôt un culte. » |
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− | |page= | + | |page=41}} |
− | « | + | « L’individu peut accepter la contradiction et la discussion, la foule ne les supportent jamais. » |
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|année=2013 | |année=2013 | ||
|ISBN=9782130620624 | |ISBN=9782130620624 | ||
− | |page= | + | |page=27}} |
− | « | + | « '''Dans les foules, l’imbécile, l’ignorant et l’envieux sont libérés du sentiment de leur nullité et de leur impuissance, que remplace la notion d’une force brutale, passagère, mais immense.''' |
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− | + | L’exagération, chez les foules, porte malheureusement souvent sur de mauvais sentiments, reliquat atavique des instincts de l’homme primitif, que la crainte du châtiment oblige l’individu isolé et responsable à refréner. Ainsi s’explique la facilité des foules à se porter aux pires excès. » | |
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|auteur=Gustave Le Bon | |auteur=Gustave Le Bon | ||
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|année=2013 | |année=2013 | ||
|ISBN=9782130620624 | |ISBN=9782130620624 | ||
− | |page= | + | |page=26}} |
− | « | + | « Les hommes les plus dissemblables par leur intelligence ont des instincts, des passions, des sentiments parfois identiques. Dans tout ce qui est matière de sentiment : religion, politique, morale, affections, antipathies, etc., les hommes les plus éminents ne dépassent que bien rarement le niveau des individus ordinaires. » |
{{Réf Livre | {{Réf Livre | ||
|auteur=Gustave Le Bon | |auteur=Gustave Le Bon | ||
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|année=2013 | |année=2013 | ||
|ISBN=9782130620624 | |ISBN=9782130620624 | ||
− | |page= | + | |page=12}} |
« Les foules ne veulent plus aujourd’hui des dieux que leurs anciens maîtres ont reniés hier et contribué à briser. Les fleuves ne remontent pas vers leurs sources. | « Les foules ne veulent plus aujourd’hui des dieux que leurs anciens maîtres ont reniés hier et contribué à briser. Les fleuves ne remontent pas vers leurs sources. | ||
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|page=3}} | |page=3}} | ||
− | « | + | « '''L’âge où nous entrons sera véritablement l’''ère des foules''.''' [...] Ce n’est plus dans les conseils des princes, mais dans l’âme des foules que se préparent les destinées des nations. » |
{{Réf Livre | {{Réf Livre | ||
|auteur=Gustave Le Bon | |auteur=Gustave Le Bon | ||
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|année=2013 | |année=2013 | ||
|ISBN=9782130620624 | |ISBN=9782130620624 | ||
− | |page= | + | |page=2}} |
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+ | « '''Il est en Europe un État, la France, qui en est menacé également [par l’immigration]. C’est un pays riche, dont la population ne s’accroît plus, entouré de pays pauvres dont la population s’accroît constamment.''' L’immigration de ces voisins est fatale, et d’autant plus fatale que les exigences croissantes de nos ouvriers la rendent nécessaire pour les besoins de l’agriculture et de l’industrie. | ||
+ | |||
+ | Les avantages que trouvent ces émigrants sur notre sol sont évidents. [...] un travail plus facile et mieux rétribué que sur leur territoire natal. Ils se dirigent vers notre pays, non seulement parce qu’il est plus riche, mais aussi parce que la plupart des autres édictent chaque jour des mesures pour les repousser. | ||
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+ | '''L’invasion des étrangers est d’autant plus redoutable, que ce sont, naturellement, les éléments les plus inférieurs, ceux qui n’arrivaient pas à se suffire à eux-mêmes dans leur patrie, qui émigrent. Nos principes humanitaires nous condamnent à subir une invasion croissante d’étrangers.''' Ils n’étaient pas 400,000 il y a quarante ans, ils sont plus de 1,200,000 aujourd’hui, et ils arrivent en rangs chaque jour plus pressés. Si l’on ne considérait que le nombre d’italiens qu’elle contient, Marseille pourrait être qualifiée de colonie italienne. [...] Si les conditions actuelles ne changent pas, c’est-à-dire si ces invasions ne s’arrêtent pas, il faudra un temps bien court pour qu’en France un tiers de la population soit devenu allemand et un tiers italien. Que devient l’unité, ou simplement l’existence d’un peuple, dans des conditions semblables ? » | ||
− | + | — À propos de l’immigration venant des pays européens voisins dans les années 1890 | |
{{Réf Livre | {{Réf Livre | ||
|auteur=Gustave Le Bon | |auteur=Gustave Le Bon | ||
− | |titre= | + | |titre=Lois psychologiques de l’évolution des peuples |
− | |année d'origine= | + | |année d'origine=1894 |
− | |éditeur= | + | |éditeur=Félix Alcan |
− | + | |année=1927 | |
− | |année= | + | |page=124}} |
− | |||
− | |page= | ||
− | « ''' | + | « '''Ni les changements de milieu ni les conquêtes ne suffisent à modifier l’âme d’un peuple'''. Sa transformation n’est possible qu’au moyen de croisements répétés. Le sol, les institutions, la religion même ne changent pas l’âme d’une race. |
− | + | Les croisements n’ont d’ailleurs d’influence que s’ils s’opèrent entre peuples de mentalité voisine. Entre peuples de mentalité trop différente, ils sont désastreux. L’union des blancs avec les noirs, des Hindous ou des Peaux-Rouges n’a d’autre résultat que de désagréger chez les produits de ces unions tous les éléments de stabilité de l’âme ancestrale sans en créer de nouveaux. Les peuples de métis, tels que ceux du Mexique et des républiques espagnoles de l’Amérique, restent ingouvernables par cette seule raison qu’ils sont des métis. L’expérience a prouvé qu’aucune institution, aucune éducation ne pouvait les sortir de l’anarchie. » | |
{{Réf Livre | {{Réf Livre | ||
|auteur=Gustave Le Bon | |auteur=Gustave Le Bon | ||
− | |titre= | + | |titre=Lois psychologiques de l’évolution des peuples |
− | |année d'origine= | + | |année d'origine=1894 |
− | |éditeur= | + | |éditeur=Félix Alcan |
− | | | + | |année=1927 |
− | | | + | |section=Préface à la douzième édition |
− | | | + | |page=7-8}} |
− | |page= | + | |
+ | « Les conceptions de l’esprit sémitique ont la tournure grandiose, monotone et vague des horizons du désert. [...] Beaucoup de peuples civilisés anciens ont plus ou moins adopté une sorte de monothéisme local, en ce sens que chaque ville reconnaissait généralement un dieu principal — parfois une trinité comme les Égyptiens à Thèbes ou comme plus tard les chrétiens — dominant une foule plus ou moins grande de divinités inférieures tout à fait analogues aux innombrables légions d’anges et de saints du panthéon catholique [...]. '''Le monothéisme absolu a toujours répugné à l’ardente imagination créatrice des Aryens, il est resté le dogme des Sémites nomades''', et ce dogme, ils le font aisément adopter par des populations les plus inférieures parce qu’il n’y en a pas de plus simple ni de plus aisément compréhensible pour un esprit peu développé. » | ||
+ | {{Réf Article | ||
+ | |titre=Rôle des Juifs dans l’histoire de la civilisation | ||
+ | |auteur=Gustave Le Bon | ||
+ | |publication=Revue scientifique | ||
+ | |numéro=2e semestre 1888 | ||
+ | |date=29 septembre 1888 | ||
+ | |tome=XVI | ||
+ | |page=389 | ||
+ | }} | ||
+ | |||
+ | « Les Juifs n’ont possédé ni arts, ni sciences, ni industrie, ni rien de ce qui constitue une civilisation. Ils n’ont jamais apporté la plus faible contribution à l’édification des connaissances humaines. » | ||
+ | {{Réf Article | ||
+ | |titre=Rôle des Juifs dans l’histoire de la civilisation | ||
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+ | }} | ||
{{Center|Gustave Le Bon|}} | {{Center|Gustave Le Bon|}} | ||
== Textes == | == Textes == |
Version du 14 août 2022 à 19:25
Citations
« Si la jalousie, l’envie et la haine pouvaient être éliminés de l’univers, le socialisme disparaîtrait le même jour. »
« L’imprécision des doctrines socialistes est un élément de leur succès. Il importe pour un dogme de ne se préciser qu’après avoir triomphé. »
« Ce n’est pas aux lueurs de la raison qu’a été transformé le monde. [...] les systèmes philosophiques, bâtis sur des raisonnements, n’ont joué qu’un rôle insignifiant dans la vie des peuples et n’ont eu qu’une existence éphémère. Ils ne proposent en effet aux foules que des arguments, alors que l’âme humaine ne demande que des espérances. »
« Avec la perte définitive de l’idéal ancien, la race finit par perdre entièrement son âme. Elle n’est plus qu’une poussière d’individus isolés et redevient ce qu’elle était à son point de départ : une foule. Elle en a tous les caractères transitoires sans consistance et sans lendemain. La civilisation n’a plus aucune fixité et est à la merci de tous les hasards. La plèbe est reine et les barbares avancent. La civilisation peut sembler brillante encore parce qu’elle possède la façade extérieure qu’un long passé a créée, mais c’est en réalité un édifice vermoulu que rien ne soutient plus et qui s’effondrera au premier orage.
Passer de la barbarie à la civilisation en poursuivant un rêve, puis décliner et mourir dès que ce rêve a perdu sa force, tel est le cycle de la vie d’un peuple. »
« La restriction progressive de toutes les libertés chez certains peuples, malgré une licence extérieure qui leur donne l’illusion de les posséder, semble résulter de leur vieillesse tout autant que d’un régime quelconque. Elle constitue un des symptômes précurseurs de cette phase de décadence à laquelle aucune civilisation n’a pu échapper jusqu’ici. »
« Les inconvénients du suffrage universel sont évidemment trop visibles pour être méconnus. On ne saurait contester que les civilisations furent l’œuvre d’une petite minorité d’esprits supérieurs constituant la pointe d’une pyramide, dont les étages, s’élargissant à mesure que décroît la valeur mentale, représentent les couches profondes d’une nation. La grandeur d’une civilisation ne peut assurément dépendre du suffrage d’éléments inférieurs, représentant uniquement le nombre. Sans doute encore les suffrages des foules sont souvent bien dangereux. Ils nous ont déjà amené plusieurs invasions ; et avec le triomphe du socialisme, les fantaisies de la souveraineté populaire nous coûteront sûrement beaucoup plus cher encore. »
« Aujourd’hui devant la discussion et l’analyse, toute opinion perd son prestige ; ses angles s’usent vite, et il survit bien peu d’idées capables de nous passionner. L’homme moderne est de plus en plus envahi par l’indifférence. »
« C’est un symptôme bien curieux de voir de nos jours papes, rois et empereurs, se soumettre au mécanisme de l’interview, pour exposer leur pensée, sur un sujet donné, au jugement des foules. On a pu dire jadis que la politique n’était pas chose de sentiment. Pourrait-on le dire actuellement encore en la voyant prendre pour guide les impulsions de foules mobiles ignorant la raison, et dirigées seulement par le sentiment ? »
« Les révolutions qui commencent sont en réalité des croyances qui finissent. »
« C’est toujours avec fureur que les croyants brisent les statues de leurs anciens dieux. »
« Laissons donc la raison aux philosophes, mais ne lui demandons pas trop d’intervenir dans le gouvernement des hommes. Ce n’est pas avec la raison, et c’est souvent malgré elle, que se sont créés des sentiments tels que l’honneur, l’abnégation, la foi religieuse, l’amour de la gloire et de la patrie, qui ont été jusqu’ici les grands ressorts de toutes les civilisations. »
« Avec tous ses progrès, la philosophie n’a pu encore offrir aux peuples aucun idéal capable de les charmer. Les illusions leur étant indispensables, ils se dirigent d’instinct, comme l’insecte allant à la lumière, vers les rhéteurs qui leur en présentent. Le grand facteur de l’évolution des peuples n’a jamais été la vérité, mais l’erreur. Et si le socialisme voit croître aujourd’hui sa puissance, c’est qu’il constitue la seule illusion vivante encore. Les démonstrations scientifiques n’entravent nullement sa marche progressive. Sa principale force est d’être défendu par des esprits ignorant assez les réalités des choses pour oser promettre hardiment à l’homme le bonheur. L’illusion sociale règne actuellement sur toutes les ruines amoncelées du passé, et l’avenir lui appartient. Les foules n’ont jamais eu soif de vérités. Devant les évidences qui leur déplaisent, elles se détournent, préférant déifier l’erreur, si l’erreur les séduit. Qui sait les illusionner est aisément leur maître ; qui tente de les désillusionner est toujours leur victime. »
« Chez les latins, le mot démocratie signifie surtout effacement de la volonté et de l’initiative de l’individu devant celles de l’État. Ce dernier est chargé de plus en plus de diriger, de centraliser, de monopoliser et de fabriquer. C’est à lui que tous les partis sans exception, radicaux, socialistes ou monarchistes, font constamment appel. Chez l’Anglo-Saxon, celui d’Amérique notamment, le même mot démocratie signifie au contraire développement intense de la volonté de l’individu, effacement de l’État, auquel en dehors de la police, de l’armée et des relations diplomatiques, on ne laisse rien diriger, pas même l’instruction. Le même mot possède donc chez ces deux peuples des sens absolument contraires. »
« Les hommes de la Révolution, s’imaginant copier les Grecs et les Romains, ne faisaient que donner à des mots anciens un sens qu’ils n’eurent jamais. Quelle ressemblance pouvait exister entre les institutions des Grecs et celles que désignent de nos jours les mots correspondants ? Qu’était alors une république, sinon une institution essentiellement aristocratique formée d’une réunion de petits despotes dominant une foule d’esclaves maintenus dans la plus absolue sujétion. Ces aristocraties communales, basées sur l’esclavage, n’auraient pu exister un instant sans lui. »
« Au lieu de préparer des hommes pour la vie, l’école ne les prépare qu’à des fonctions publiques où la réussite n’exige aucune lueur d’initiative. »
« L’idée que les institutions peuvent remédier aux défauts des sociétés, que le progrès des peuples résulte du perfectionnement des constitutions et des gouvernements et que les changements sociaux s’opèrent à coups de décrets ; cette idée, dis-je, est très généralement répandue encore. La Révolution française l’eut pour point de départ et les théories sociales actuelles y prennent leur point d’appui. »
« Les vrais conducteurs des peuples sont ses traditions [...]. »
« L’athéisme, s’il était possible de le faire accepter aux foules, aurait toute l’ardeur intolérante d’un sentiment religieux, et, dans ses formes extérieures, deviendrait bientôt un culte. »
« L’individu peut accepter la contradiction et la discussion, la foule ne les supportent jamais. »
« Dans les foules, l’imbécile, l’ignorant et l’envieux sont libérés du sentiment de leur nullité et de leur impuissance, que remplace la notion d’une force brutale, passagère, mais immense.
L’exagération, chez les foules, porte malheureusement souvent sur de mauvais sentiments, reliquat atavique des instincts de l’homme primitif, que la crainte du châtiment oblige l’individu isolé et responsable à refréner. Ainsi s’explique la facilité des foules à se porter aux pires excès. »
« Les hommes les plus dissemblables par leur intelligence ont des instincts, des passions, des sentiments parfois identiques. Dans tout ce qui est matière de sentiment : religion, politique, morale, affections, antipathies, etc., les hommes les plus éminents ne dépassent que bien rarement le niveau des individus ordinaires. »
« Les foules ne veulent plus aujourd’hui des dieux que leurs anciens maîtres ont reniés hier et contribué à briser. Les fleuves ne remontent pas vers leurs sources.
La science n’a fait aucune banqueroute et n’est pour rien dans l’anarchie actuelle des esprits ni dans la puissance nouvelle qui grandit au milieu de cette anarchie. Elle nous a promis la vérité, ou au moins la connaissance des relations accessibles à notre intelligence ; elle ne nous a jamais promis ni la paix ni le bonheur. »
« L’âge où nous entrons sera véritablement l’ère des foules. [...] Ce n’est plus dans les conseils des princes, mais dans l’âme des foules que se préparent les destinées des nations. »
« Il est en Europe un État, la France, qui en est menacé également [par l’immigration]. C’est un pays riche, dont la population ne s’accroît plus, entouré de pays pauvres dont la population s’accroît constamment. L’immigration de ces voisins est fatale, et d’autant plus fatale que les exigences croissantes de nos ouvriers la rendent nécessaire pour les besoins de l’agriculture et de l’industrie.
Les avantages que trouvent ces émigrants sur notre sol sont évidents. [...] un travail plus facile et mieux rétribué que sur leur territoire natal. Ils se dirigent vers notre pays, non seulement parce qu’il est plus riche, mais aussi parce que la plupart des autres édictent chaque jour des mesures pour les repousser.
L’invasion des étrangers est d’autant plus redoutable, que ce sont, naturellement, les éléments les plus inférieurs, ceux qui n’arrivaient pas à se suffire à eux-mêmes dans leur patrie, qui émigrent. Nos principes humanitaires nous condamnent à subir une invasion croissante d’étrangers. Ils n’étaient pas 400,000 il y a quarante ans, ils sont plus de 1,200,000 aujourd’hui, et ils arrivent en rangs chaque jour plus pressés. Si l’on ne considérait que le nombre d’italiens qu’elle contient, Marseille pourrait être qualifiée de colonie italienne. [...] Si les conditions actuelles ne changent pas, c’est-à-dire si ces invasions ne s’arrêtent pas, il faudra un temps bien court pour qu’en France un tiers de la population soit devenu allemand et un tiers italien. Que devient l’unité, ou simplement l’existence d’un peuple, dans des conditions semblables ? »
— À propos de l’immigration venant des pays européens voisins dans les années 1890
« Ni les changements de milieu ni les conquêtes ne suffisent à modifier l’âme d’un peuple. Sa transformation n’est possible qu’au moyen de croisements répétés. Le sol, les institutions, la religion même ne changent pas l’âme d’une race.
Les croisements n’ont d’ailleurs d’influence que s’ils s’opèrent entre peuples de mentalité voisine. Entre peuples de mentalité trop différente, ils sont désastreux. L’union des blancs avec les noirs, des Hindous ou des Peaux-Rouges n’a d’autre résultat que de désagréger chez les produits de ces unions tous les éléments de stabilité de l’âme ancestrale sans en créer de nouveaux. Les peuples de métis, tels que ceux du Mexique et des républiques espagnoles de l’Amérique, restent ingouvernables par cette seule raison qu’ils sont des métis. L’expérience a prouvé qu’aucune institution, aucune éducation ne pouvait les sortir de l’anarchie. »
« Les conceptions de l’esprit sémitique ont la tournure grandiose, monotone et vague des horizons du désert. [...] Beaucoup de peuples civilisés anciens ont plus ou moins adopté une sorte de monothéisme local, en ce sens que chaque ville reconnaissait généralement un dieu principal — parfois une trinité comme les Égyptiens à Thèbes ou comme plus tard les chrétiens — dominant une foule plus ou moins grande de divinités inférieures tout à fait analogues aux innombrables légions d’anges et de saints du panthéon catholique [...]. Le monothéisme absolu a toujours répugné à l’ardente imagination créatrice des Aryens, il est resté le dogme des Sémites nomades, et ce dogme, ils le font aisément adopter par des populations les plus inférieures parce qu’il n’y en a pas de plus simple ni de plus aisément compréhensible pour un esprit peu développé. »
« Les Juifs n’ont possédé ni arts, ni sciences, ni industrie, ni rien de ce qui constitue une civilisation. Ils n’ont jamais apporté la plus faible contribution à l’édification des connaissances humaines. »