Différences entre les versions de « Louis-Ferdinand Céline »

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« Tant qu'il faut aimer quelque chose, on risque moins avec les enfants qu'avec les hommes, on a au moins l'excuse d'espérer qu'ils seront moins carnes que nous autres plus tard. On ne savait pas. »
 
« Tant qu'il faut aimer quelque chose, on risque moins avec les enfants qu'avec les hommes, on a au moins l'excuse d'espérer qu'ils seront moins carnes que nous autres plus tard. On ne savait pas. »
 
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis-Ferdinand_Destouches Louis-Ferdinand Céline], ''Voyage au bout de la nuit'' (1932), éd. Gallimard, coll. Folio, 1972 (ISBN 978-2070360284), p. 242
 
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis-Ferdinand_Destouches Louis-Ferdinand Céline], ''Voyage au bout de la nuit'' (1932), éd. Gallimard, coll. Folio, 1972 (ISBN 978-2070360284), p. 242
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« Les êtres vont d'une comédie vers une autre. Entre-temps la pièce n'est pas montée, ils n'en discernent pas encore les contours, leur rôle propice, alors ils restent là, les bras ballants, devant l'événement, les instincts repliés comme un parapluie, branlochants d'incohérence, réduits à eux-mêmes, c'est-à-dire à rien. Vaches sans train. »
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*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis-Ferdinand_Destouches Louis-Ferdinand Céline], ''Voyage au bout de la nuit'' (1932), éd. Gallimard, coll. Folio, 1972 (ISBN 978-2070360284), p. 261
  
 
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Version du 28 mars 2015 à 12:38

Louis-Ferdinand Céline.jpg

Modèle:Column

Conservatism

« Le malheur en tout ceci est qu’il n’y a pas de peuple au sens touchant où vous l’entendez, il n’y a que des exploiteurs et des exploités et chaque exploité ne demande qu’à devenir exploiteur. Le prolétariat héroïque, égalitaire, n’existe pas. C’est un songe-creux, une faribole, d’où l’inutilité, la niaiserie écœurante de toutes ces imageries imbéciles, le prolétaire en cotte bleue, le héros de demain et le méchant capitaliste repu à chaîne d’or. Ils sont aussi fumiers l’un que l’autre. Le prolétaire est un bourgeois qui n’a pas réussi. Rien de plus, rien de moins. »

Modernity

« Une telle connerie dépasse l'homme. Une hébétude si fantastique démasque un instinct de mort, une pesanteur au charnier, une perversion mutilante que rien ne saurait expliquer, sinon que les temps sont venus, que le Diable nous appréhende, que le Destin s'accomplit.

Nous crevons d'être sans légende, sans mystère, sans grandeur. Les cieux nous vomissent. »

« C’est un prodigieux moyen de propagande. C’est aussi, hélas ! un élément d’abêtissement en ce sens que les gens se fient à ce qu’on leur montre. Ils n’imaginent plus. Ils voient. Ils perdent la notion de jugement et ils se prêtent gentiment à la fainéantise. La TV est dangereuse pour les hommes. L’alcoolisme, le bavardage, et la politique en font déjà des abrutis. Etait-il nécessaire d’ajouter encore quelque chose ? »

« Le monde est matérialiste, le plus menu peuple compris. Il croit plus à rien qu’au tangible. C’est comme ça l’Instruction Publique, l’évaporation des Légendes. Ils veulent plus se remettre en route avant qu’on ait réglé les comptes. Nôtre société elle veut plus rien foutre, elle veut plus se fatiguer du tout. Elle se les retourne de plus en plus. Elle s’effondre dans tous les coins. »

« Nous crevons d'être sans légende, sans mystère, sans grandeur. »

« Comment se fabriquent, je vous le demande, les idoles dont se peuples tous les rêves des générations d'aujourd'hui ? Comment le plus infime crétin, le canard le plus rebutant, la plus désespérante donzelle, peuvent-ils se muer en dieux ?... déesses ?... recueillir plus d'âmes en un jour que Jésus-Christ en 2000 ans ?... Publicité ! Que demande toute la foule moderne ? Elle demande à se mettre à genoux devant l'or et devant la merde !... Elle a le gout du faux, du bidon, de la farcie connerie, comme aucune foule n'eut jamais dans toutes les pires antiquités... Du coup on la gave, elle en crève... Et plus nulle, plus insignifiante est l'idole choisie au départ, plus elle a de chance de triompher dans le cœur des foules... mieux la publicité s'accroche à sa nullité, pénètre, entraîne toute l’idolâtrie... Ce sont les surfaces les plus lisses qui prennent le mieux la peinture. »

Countries

« Quel ignoble chemin parcouru des Celtes à Zazou ! de Vercingétorix à Gunga Diouf ! Tout y est ! Tout est là ! Le reste n’est que farces et discours. La France brûle de finir nègre, je la trouve fort à point, pourrie, croulante de métis. »

« Tous ceux qui m’ont volé sont, au moins, commandeurs de la Légion d’honneur. Autrefois, on pendait les voleurs aux croix. Aujourd’hui, on pend des croix aux voleurs. Et chacun est content. Merveilleux pays que ce pays de France. »

« En dépit des apparences, des rodomontades d’Histoire, les Français n’ont jamais eu le sens national. Ils ont fait de nombreuses guerres, très longues et très sanglantes, entre eux et contre l’étranger, mais presque jamais pour leur compte, toujours pour le bénéfice d’une clique étrangère. Successivement colonie romaine et puis italienne, pendant des siècles... à l’Espagnole, à l’Anglaise, à la Germanique, à présent colonie juive, la France se donne en réalité à l’équipe la plus astucieuse, la plus effrontée des gangsters du moment qui la courbent, la bluffent et la saignent...

La France est une nation femelle, toujours bonne à tourner morue. Écoutez les femmes à Victor, comment qu’elles jaspinent à vide sur toutes les courbes de trottoir, dans tous les coins de chiots, à jacter de menues conneries, à s’en faire crever... enragées de mesquines sottises... c’est des "vraies Frances"... La France aussi, comme les femmes à Victor, descend plus bas chaque année dans l’ordre des maquereaux et dans l’ordre des ragots comme toutes les putains. Dans le milieu; examinez les vieilles mômes : elles finissent toutes par les nègres, bien contentes, bien ivrognes, bien régalées, bien enculées, bien battues... La France en est à ce moment au poil ! Au moment du nègre. Le Juif dans le cul c’est son bonheur, il la fera crever, c’est son rôle... Le destin est assez simple. Il suffit d’avoir l’expérience.

Tout Français de race qui prend le pouvoir se sent perdu sans étrangers, sans cadres de l’étranger. Il se dépêche tout aussitôt de se vendre, c’est son premier souci... »

« D'abord la France n'est pas une race. C'est un pays, une nation. A l'heure actuelle, il y a moins de Français que sous Louis XIV. Quatorze millions au plus sur quarante millions. Le reste, c'est du métis. C'est de l'italote, de l'espagnote, du germinote, etc. Les genres sont tellement mêlés qu'on pourrait retrouver à la rigueur une chose qui ressemblerait à une ethnie au nord de la Loire et encore... »

  • Louis-Ferdinand Céline, réponse de Céline à une enquête de Paris-Midi en 1943 sur le thème « La race française court-elle à son déclin »

« Les Anglais, c'est drôle quand même comme dégaîne, c'est mi-curé, mi-garçonnet. »

Fichier:Louis-Ferdinand Céline and his parrot at work, 1957.jpg
Louis-Ferdinand Céline and his parrot at work, 1957

Human nature

« La grande défaite, en tout, c'est d'oublier, et surtout ce qui vous a fait crever, et de crever sans comprendre jamais jusqu'à quel point les hommes sont vaches. Quand on sera au bord du trou faudra pas faire les malins nous autres, mais faudra pas oublier non plus, faudra raconter tout sans changer un mot, de ce qu’on a vu de plus vicieux chez les hommes et puis poser sa chique et puis descendre. Ca suffit comme boulot pour une vie toute entière. »

  • Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit (1932), éd. Gallimard, coll. Folio, 1972 (ISBN 978-2070360284), p. 25

« Tout ce qui est intéressant se passe dans l'ombre, décidément. On ne sait rien de la véritable histoire des hommes. »

  • Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit (1932), éd. Gallimard, coll. Folio, 1972 (ISBN 978-2070360284), p. 64

« Si les gens sont si méchants, c'est peut-être seulement parce qu'ils souffrent, mais le temps est long qui sépare le moment où ils ont cessé de souffrir de celui où ils deviennent un peu meilleurs. »

  • Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit (1932), éd. Gallimard, coll. Folio, 1972 (ISBN 978-2070360284), p. 74

« L'homme n'est pas longtemps honnête quand il est seul, allez ! Vous verrez ! »

  • Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit (1932), éd. Gallimard, coll. Folio, 1972 (ISBN 978-2070360284), p. 130

« C'est effrayant ce qu'on en a des choses et des gens qui ne bougent plus dans son passé. Les vivants qu'on égare dans les cryptes du temps dorment si bien avec les morts qu'une même ombre les confond déjà. »

  • Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit (1932), éd. Gallimard, coll. Folio, 1972 (ISBN 978-2070360284), p. 169

« Quand la haine des hommes ne comporte aucun risque, leur bêtise est vite convaincue, les motifs viennent tout seuls. »

  • Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit (1932), éd. Gallimard, coll. Folio, 1972 (ISBN 978-2070360284), p. 117

« Faire confiance aux hommes, c’est déjà se faire tuer un peu. »

  • Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit (1932), éd. Gallimard, coll. Folio, 1972 (ISBN 978-2070360284), p. 176

« Tant qu'il faut aimer quelque chose, on risque moins avec les enfants qu'avec les hommes, on a au moins l'excuse d'espérer qu'ils seront moins carnes que nous autres plus tard. On ne savait pas. »

  • Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit (1932), éd. Gallimard, coll. Folio, 1972 (ISBN 978-2070360284), p. 242

« Les êtres vont d'une comédie vers une autre. Entre-temps la pièce n'est pas montée, ils n'en discernent pas encore les contours, leur rôle propice, alors ils restent là, les bras ballants, devant l'événement, les instincts repliés comme un parapluie, branlochants d'incohérence, réduits à eux-mêmes, c'est-à-dire à rien. Vaches sans train. »

  • Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit (1932), éd. Gallimard, coll. Folio, 1972 (ISBN 978-2070360284), p. 261

Race

« S'attaquer aux intérêts des juifs, c'est affronter le Vésuve équipé d'un petit arrosoir. »

« La seule chose grave à l’heure actuelle, pour un grand homme, savant écrivain, cinéaste, financier, industriel, politicien (mais alors la chose gravissime) c’est de se mettre mal avec les Juifs. — ... Faites le clown, l’insurgé, l’intrépide, l’anti-bourgeois, l’enragé redresseur de torts... le Juif s’en fout ! Divertissements… Babillages ! Mais ne touchez pas à la question juive, ou bien il va vous en cuire... Raide comme une balle, on vous fera calancher d’une manière ou d’une autre... »

« Lorsque les français monteront une ligue antisémite, le président, le secrétaire et le trésorier seront juifs ! »

« Cette rage monte du fond des glandes, irresistible, des épididymes métissés, nos égorgeurs prédestinés. »

« Racisme d'abord ! Racisme avant tout ! Dix fois ! Mille fois racisme ! Racisme suprêmement ! Désinfection ! Nettoyage ! Une seule race en France : l'Aryenne. Trois groupes aryens ! Les Alpins (les plus nombreux), les Nordiques, les Méditerranéens : Aryens tous ! Et c'est marre, et c'est tout.

Quel est le véritable ami du peuple ? Le fascisme.

Qui nous préserve de la guerre ? C'est Hitler !

Hitler est un bon éleveur de peuples, il est du côté de la Vie, il est soucieux de la vie des peuples, et même de la nôtre. C'est un Aryen.

Je ressens, tellement je suis drôle, des choses encore bien plus perverses. Des véritables sadismes. Je me sens très ami d'Hitler, très ami de tous les allemands. Je trouve que ce sont des frères, qu'ils ont bien raison d'être racistes. Ca me ferait énormément de peine si jamais ils étaient battus. Je trouve que nos vrais ennemis ce sont les juifs et les francs-maçons. Que la guerre c’est la guerre des Juifs et des francs-maçons, que c’est pas du tout la nôtre. Que c’est un crime qu’on nous oblige à porter les armes contre des personnes de notre race, qui nous demandent rien, que c’est juste pour faire plaisir aux détrousseurs du ghetto. Que c’est la dégringolade au dernier cran de la dégueulasserie. »

« Plus con que le Français ? Vraiment n'est-ce pas c'est impossible ? Et surtout l'intellectuel ? Littéralement enragé dès qu'il s'agit de déconner dans le sens juif. Un snob masochiste. Et y a pas de race ! Et y a pas de juif ! Et moi par-ci ! Je sais ceci ! Et peutt-puetti ! »

« Il n’y a qu’une seule religion : catholique, protestante ou juive… succursales de la boutique "au petit Jésus"… qu’elles se chamaillent s’entretripent ?… vétilles !… corridas saignantes pour badauds ! le grand boulot le seul le vrai leur profond accord… abrutir, détruire la race blanche. »

« Comprenez, condamnés à mort ! tous les sangs des races de couleurs sont “dominants”, jaune, rouge ou parme… le sang des blancs est “dominé”… toujours ! les enfants des belles unions mixtes seront jaunes, noirs, rouges, jamais blancs, jamais plus blancs !… »

« Croyez pas que j’exagère… si je vous dis que demain la France sera toute jaune par les seuls effets des mariages, que toute la politique est conne, puisqu’elle s’occupe que des harangues et des mélis-mélos de partis, autant dire de bulles, que la seule réalité qui compte est celle qui ne se voit pas, s’entend pas, discrète, secrète, biologique, que le sang des blancs est dominé, que les blancs peuvent aller tous s’atteler, très vite, leur dernière chance… pousse-pousse ou mourir de faim… allez pas dire que j’exagère… »

« Seule la biologie existe, le reste est blabla !… tout le reste !… je maintiens, au « Bal des Gamètes », la grande ronde du monde, les noirs, les jaunes gagnent toujours !… les blancs sont toujours perdants, « fonds de teint », recouverts, effacé !… politiques, discours, faridoles !… qu’une vérité : biologique !… dans un demi-siècle, peut-être avant, la France sera jaune, noire sur les bords… »

« Rien à côté de ce que vous verrez… tenez par exemple, cette petite idylle entre votre femme de ménage, blanche et votre facteur, noir… sang dominé, sang dominant !… les jeux sont faits !… laissez aux somptueux chefs d’Etats le monopole du Vide, des Emphases, leurs gardes sur la bride, trompettes, fermez le ban ! j’aurais pu dire un facteur jaune, encore bien plus triomphal ! ça que nos princes ne parlent jamais, si absorbés, confondants divagants blablas… sang, blanc perdant !… et nous voici au Brésil !… Amazone !… au Turkestan !… aviation, fusées pour la Lune sont en tout et pour tout que bruits de gueule, clowneries… Il n’y aura plus de blancs. »

« Plus de juifs que jamais dans les rues, plus de juifs que jamais dans la presse, plus de juifs que jamais au Barreau, plus de juifs que jamais en Sorbonne, plus de juifs que jamais en Médecine, plus de juifs que jamais au Théâtre, à l’Opéra, au Français, dans l’industrie, dans les Banques. Paris, la France plus que jamais, livrés aux maçons et aux juifs plus insolents que jamais. Plus de Loges que jamais en coulisse, et plus actives que jamais. Tout ça plus décidé que jamais à ne jamais céder un pouce de ses Fermes, de ses Privilèges de traite des blancs par guerre et paix jusqu’au dernier soubresaut du dernier paumé d’indigène. Et les Français sont bien contents, parfaitement d’accord, enthousiastes.

Une telle connerie dépasse l’homme. Une hébétude si fantastique démasque un instinct de mort, une pesanteur au charnier, une perversion mutilante que rien ne saurait expliquer sinon que les temps sont venus, que le Diable nous appréhende, que le Destin s’accomplit. »

« On explique tout ce qu’on veut avec des “raisons et des mots”, on comprend, on se penche, on excuse et puis finalement on se fait dépecer à la guerre ou enculer de haut en large pendant la paix. Le Juif n’explique pas tout, mais il catalyse toute notre déchéance, toute notre servitude, toute la veulerie râlante de nos masses, il ne s’explique lui, son fantastique pouvoir, sa tyrannie effarante, que par son occultisme diabolique, dont ni les uns ni les autres ne voulez être conscients. Le Juif n’est pas tout mais il est le diable et c’est très suffisant. Le Diable ne crée pas tous les vices – mais il est capable d’engendrer un monde entièrement, totalement vicieux. »

Culture

« La fuite vers l'abstrait est la lâcheté même de l'artiste. »

« Dans l’énorme bacchanale propagandiste américaine, le cinéma new-yorkais donne son maximum. On pouvait s’y attendre. Les films sont exorbitants de haine démocratique. Absolument démonstratifs de la fantastique dégueulasserie fasciste, irréfutables, tandis que tout transportés au contraire à l’admiration palpitante pour les chevaleresques armées démocratiques, de plus en plus pacifiques, protectrices des opprimés, défenderesses du droit menacé, rempart des libertés démocratiques républicaines et maçonniques. Le remède est à côté du mal, heureusement ! On nous le présente. Il défile...Pour sauver les libres démocraties ? quel moyen ? quel remède ? Je vous le demande ? Sur qui les démocraties peuvent-elles compter ? Petit futé ! Ah ! Vous brûlez ! Vous commencez à connaître votre leçon... Mais sur votre viande ! Sainte Nitouche ! [...] Français piou-pious ! »

Continents

« La chute de Stalingrad c’est la fin de l’Europe. Il y a eu un cataclysme. L’épicentre c’était Stalingrad. Là on peut dire que c’était fini et bien fini, la civilisation des Blancs. Alors tout ça, ça a fait du bruit, des bouillonnements, des fusées, des cataractes. J’étais dedans… j’en ai profité. J’ai utilisé cette matière, je la vends. Evidemment je me suis mêlé d’histoires - les histoires juives - qui ne me regardaient pas, je n’avais rien à en faire. Je les ai quand même racontées… à ma manière. »

« Vous faites erreur, Monsieur le Maréchal ! L’ennemi est au Nord ! Ce n’est pas Berlin !

C’est Londres ! La Cité ! Les casemates-tout-en-or ! La Banque d’Angleterre avec ses laquais “framboise” ! Voilà l’ennemi héréditaire ! Je connais bien les abords, Monsieur le Maréchal ! »

« On n'échappe pas au commerce américain. »

  • Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit (1932), éd. Gallimard, coll. Folio, 1972 (ISBN 978-2070360284), p. 207

Politics

« On peut très bien ne jamais voter, avoir tout de même son opinion... et même plusieurs... privilège de l'âge... un moment donné, vous ne lisez plus les articles... seulement la publicité... elle vous dit tout... et la "rubrique nécrologique"... vous savez ce que les gens désirent...et vous savez qu'ils sont morts... suffit !... tout le reste : blabla... gauche, centre ou droite !... "Comptoirs tolérés" comme autrefois les "maisons"... pour tous les goûts... les petites manies et les grosses... Vous les voyez tendre la coquille pour les pauvres réfugiés smyrnotes, bulgares-bastaves, afro-polaks, tous joliment pitoyables, mais merde, et vous ? vous existez plus !... vous êtes pas encore rendu compte ?... effacé... »

Death

« La plupart des gens ne meurent qu'au dernier moment ; d'autres commencent et s'y prennent vingt ans d'avance et parfois davantage. Ce sont les malheureux de la terre. »

  • Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit (1932), éd. Gallimard, coll. Folio, 1972 (ISBN 978-2070360284), p. 36

« Nous sommes, par nature, si futiles, que seules les distractions peuvent nous empêcher vraiment de mourir. »

  • Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit (1932), éd. Gallimard, coll. Folio, 1972 (ISBN 978-2070360284), p. 204

Truth

« La vérité, c'est une agonie qui n'en finit pas. La vérité de ce monde, c'est la mort. Il faut choisir, mourir ou mentir. Je n'ai jamais pu me tuer moi. »

  • Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit (1932), éd. Gallimard, coll. Folio, 1972 (ISBN 978-2070360284), p. 200

Miscellaneous

« Pour les ravigoter, on remonte les riches, à chaque dix ans, d’un cran dans la Légion d’honneur comme un vieux nichon et les voilà occupés pendant dix ans encore. »

« Il y a très peu de légerté chez l’Homme. […] Et alors maintenant, ils sont extraordinaires de lourdeur. […] Nous verrons peut-être un jour une révolte d’esprit contre le poids. Mais c’est pas pour demain. […] Alors, voilà si j’avais à mourir, je dirais qu’ils étaient lourds. Oh, ils étaient méchants parce qu’ils étaient lourds. Jaloux d’une certaine légereté […]. Jaloux d’être lourd. C’est tout. Infirmes. […] La lourdeur les rend infirmes. Ils sont prêts à tout. Oh oui, prêts à tout. […] Ils augmentent leur poids, au lieu de se rendre léger. Ah, ils ne sont pas du côté d’Ariel. Ils sont de plus en plus Caliban. De plus en plus… »

« A force de ne pas parler des choses, par élégance, on ne dit rien, et on l'a dans le cul ! »

« L'intromission d'un bout de barbaque dans un pertuis de barbaque, j'ai jamais vu là que du grotesque - et cette gymnastique d'amour, cette minuscule épilepsie. Quels flaflas ! Je suis avec Lénine, c'est un bon choc physiologique mais pas chez les tuberceux - certainement - assez fébricant ainsi. C'est du petit suicide. Le mec qui bande, pour moi, tu vois, c'est un client. »

« Celui qui parle de l'avenir est un coquin. C'est l'actuel qui compte. Invoquer sa postérité, c'est faire un discours aux asticots. »

« Les cons sont la majorité, c'est donc bien forcé qu'ils gagnent. »

« Les chiens ressemblent aux loups quand ils dorment. »

  • Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit (1932), éd. Gallimard, coll. Folio, 1972 (ISBN 978-2070360284), p. 124

« Il y a un moment de la misère où l'esprit n'est plus déjà tout le temps avec le corps. Il s'y trouve vraiment trop mal. C'est déjà presque une âme qui vous parle. »

  • Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit (1932), éd. Gallimard, coll. Folio, 1972 (ISBN 978-2070360284), p. 224

« C'est peut-être ça qu'on cherche à travers la vie, rien que cela, le plus grand chagrin possible pour devenir soi-même avant de mourir. »

  • Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit (1932), éd. Gallimard, coll. Folio, 1972 (ISBN 978-2070360284), p. 236

Quotes about Louis-Ferdinand Céline

« Cette commémoration [aurait dû] précisément servir à explorer l'énigme qui fait que l'on peut être à la fois un très grand écrivain et un parfait salaud. »

  • Bernard-Henri Lévy, à propos du retrait de Céline de la liste des "célébrations nationales", « Céline célébré, éjecté, mais remémoré », Le Canard enchaîné, nº 4709, 26 janvier 2011, p. 8

« Et l'année s'allonge et les jours deviennent apoplectiques jusqu'à la passée des feuilles. Des écrivains s'achèvent comme ils avaient vécu. Hemingway, le colosse, d'un coup de fusil de chasse, foudroyé net comme un fauve. Céline, le plus grand, en secret, en silence, volant son cadeau au public, enterré deux jours avant l'annonce officielle au milieu du cimetière des pauvres. Mort à crédit ! Un prêtre charitable a bien voulu bénir le cercueil. Je devais aller le voir pour notre cahier Bernanos, saisir une interview sur votre ami. C'est à Bernanos mort qu'on a demandé un témoignage sur le Céline enterré. Le Figaro a ressorti un article qui traite du Voyage au bout de la nuit. J'admire Céline dans sa pure scélératesse. J'aime ces gens qui sont d'airain et jaillissent de la terre pour basculer selon une certaine orbe, sans dévier, sans pirouettes. La littérature, ce sont des hommes comme Drieu, Bernanos, comme vous, comme Céline, chacun dans sa voie. Nous ne pouvons que mépriser les tournesols de chaque siècle, les Aragon, les Mauriac, les Claudel. Ils mourront en redingote, dans le fracas du Te Deum. Et je suis sûr qu'au moins l'un d'eux regrettera de ne pas avoir été officier d'active jusqu'à général de réserve pour bénéficier du caisson d'artillerie, du catafalque républicain de la garde et des larmes du bon peuple plus absorbé par les torches. Je relisais les premières lignes du dernier Céline, Nord : "Oh oui, me dis-je, bientôt tout sera terminé... Ouf !... Assez nous avons vu". J'ose espérer qu'il n'a pas trouvé une autre galère. La pitié de Dieu doit être dans cette douceur de rivière qui noie. »

Fichier:Michel Simon, Louis-Ferdinand Céline and Arletty.jpg
Michel Simon, Louis-Ferdinand Céline and Arletty

Texts

« Rabelais a vraiment voulu une langue extraordinaire et riche. Mais les autres, tous, ils l'ont émasculée cette langue, pour la rendre duhamélienne, giralducienne et mauriacienne. Ainsi, aujourd'hui, écrire bien, c'est écrire comme Amyot, mais ça, c'est jamais qu'une langue de traduction.

[...]

C'est ça, la rage moderne du Français : faire et lire les traductions, parler comme dans les traductions. Moi, y a des gens qui sont venus me demander si je n'avais pas pris tel ou tel passage dans Joyce. Oui, on me l'a demandé ! C'est l'époque... Parce que l'anglais, hein, c'est à la mode... Moi, je parle anglais parfaitement, comme le français. Aller prendre quelque chose dans Joyce. Non, je le parle pas, ce putain de langage qui me fait chier... Comme Rabelais, j'ai tout trouvé en français.

[...]

Il devait pas croire beaucoup en Dieu, mais il osait pas le dire. D'ailleurs, il a pas mal fini : il a pas eu de supplice. Ca a été après, le supplice, quand on a académisé et égorgé le français qu'il parlait, pour en faire une littérature de bachot et de brevet élémentaire.

[...]

Même Balzac a rien rescussité. C'est de l'académisme, plat, plat ! C'est la victoire de la raison. La raison ! Faut être fou ! On peut rien faire comme ça, tout émasculé. Ils me font rire. »

Works

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